Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sur le web, pleins phares sur les femmes dans l’art

À Nice, le Mamac a imaginé de nombreux contenus autour de sa dernière expo, She-Bam Pow Pop Wizz ! Les Amazones du pop. Et le Centre Pompidou propose le MOOC Elles font l’art.

- JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr Tous les liens et vidéos sont disponible­s sur mamac-nice.org/fr/evenement/mamac-je-joue-3/ Instagram : @mamacnice_officiel

Reportée une première fois, l’exposition She-Bam Pow Pop Wizz ! Les Amazones du pop n’a pas été vernie. Lancée le 3 octobre, elle a vite dû fermer ses portes à cause du reconfinem­ent. Hélène Guenin avoue «une immense tristesse » à l’idée de ne pas pouvoir la présenter en ce moment au public. Pour autant, la directrice du Musée d’art moderne et d’art contempora­in (Mamac) de Nice n’a pas baissé les bras. Elle et son équipe multiplien­t les initiative­s afin d’offrir une expérience numérique aux visiteurs habituels, ainsi qu’aux curieux venus d’ailleurs.

Centrée sur l’histoire d’une génération de femmes originaire­s d’Europe de l’Ouest ou d’Amérique du Nord, moins mises en avant que les stars du genre comme Warhol ou Lichtenste­in, l’expo entend mettre en lumière l’apport de ces dernières à l’histoire du pop art. Une thématique peu traitée sous cet angle, qui reste très attractive, même à travers un écran.

Visites guidées, oeuvres à la loupe, podcasts, posts Instagram...

« Le premier confinemen­t nous avait déjà placés dans une certaine dynamique, avec l’envie de proposer plus de contenus en ligne. Pour mettre en place une meilleure navigation, notre site Internet a fait peau neuve », détaille Hélène Guenin.

Forcément sur ses gardes en cette période marquée par l’incertitud­e permanente, le Mamac avait pris soin de réaliser de nombreuses vidéos avant l’annonce du reconfinem­ent. Dans celle produite par la Ville de Nice (dont dépend le musée), longue de douze minutes, on a déjà un bel aperçu de ce que réservent Les Amazones du pop. Sur la chaîne YouTube de l’établissem­ent, on peut également découvrir une série de vidéos intitulée Racontemoi une oeuvre. « On essaye d’aller plus en profondeur, tout en faisant en sorte de rester dans quelque chose de synthétiqu­e et vivant, dans un format de trois à cinq minutes », poursuit Hélène Guenin. Un contenu assez important, ainsi que des tutoriels en vidéo, sont aussi destinés aux enfants et ados.

Ceux qui en pincent pour les podcasts sont également servis. Avec Les Arts. Monie , on peut ainsi partir à la rencontre, de manière conceptuel­le et musicale, de Niki de Saint Phalle. Une des figure majeure des Amazones du pop et du Nouveau Réalisme, dont le Mamac possède l’une des plus importante­s collection­s au monde. Autre curiosité sonore, penchant vers l’univers de la fiction, Tableau à grande vitesse. « Un monde extraordin­aire où les mouvements artistique­s sont des continents, les artistes des nations et leurs oeuvres des paysages », promet Malo Malo, son créateur.

Sur le compte Instagram du musée, qui affiche 4 400 abonnés, il a été décidé de mettre en avant des visages. On y croise des icônes du pop comme Jane Fonda, Marilyn Monroe ou Brigitte Bardot. Mais aussi des artistes dont les oeuvres ont été réunies à Nice, de Martine Canneel à Giosetta Fioroni, en passant par Ruth Francken ou Dorothy Iannone. Chaque portrait étant accompagné d’une biographie et d’une citation, ou bien d’un aperçu de leur travail.

« Rééquilibr­er le regard »

En pleine ère post #MeToo, le propos des Amazones du pop semble sonner juste et porter loin. « Même si nous n’avons pas pu la montrer longtemps, l’exposition avait suscité une forte attente, puis un réel enthousias­me. Il y a une évolution des regards sur la place de la femme dans la société. Et elle est arrivée dans ce contexte », estime Hélène Guenin, également co-commissair­e de l’événement, avec Géraldine Gourbe.

« Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire de l’art, mais de rééquilibr­er le regard. Comme pour l’Histoire, on pourrait ne regarder qu’à travers les mêmes grands chemins. Pourtant, on aperçoit certains chemins buissonnie­rs, inexplorés, mais pas marginaux. Tout au long du XXe siècle, et même bien avant, les femmes ont été des actrices et des autrices. La société a peut-être été moins prête à leur faire une place égale à celle des hommes. Il y a aussi une logique de marché, qui fait qu’on retient une trentaine de noms considérés comme majeurs, très présents et très valorisés, au détriment d’autres », conclut la directrice du Mamac.

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Des chemins buissonnie­rs, inexplorés, mais pas marginaux”

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Hélène Guenin, directrice du Mamac.
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