Amel Bent sublime la vie de Malika Bellaribi Le Moal
Amel Bent incarne la cantatrice mezzo-soprano Malika Bellaribi Le Moal, dont France 2 s’est inspirée pour porter à l’écran son roman autobiographique Les sandales blanches. Touchant et authentique. LE SYNOPSIS
Une vie hors du commun. Malika Bellaribi Le Moal, aujourd’hui cantatrice connue et reconnue, revient de loin. Rien ne prédestinait la jeune fille de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, à devenir une voix qui compte. Alors qu’elle est victime d’un grave accident à l’âge de trois ans, elle découvre le chant sacré durant sa convalescence chez les bonnes soeurs. Elle va devenir, avec le temps, la « Diva des banlieues », où elle acquiert une véritable notoriété via son projet « Une diva dans les quartiers » qui a permis de rendre l’opéra accessible à tous et en particulier dans les milieux populaires.
Son histoire, elle la raconte dans son livre Les sandales blanches, paru en 2008 chez Calmann-Levy et dont France 2 propose une adaptation, ce soir, avec Amel Bent dans le rôle principal.
Est-ce une fierté de voir son histoire à l’écran ?
Honnêtement, oui. Même si ça ne respecte pas totalement le livre car c’est plus romancé, ça veut dire que j’ai réussi à faire passer des messages sur les droits des femmes, sur l’accès au savoir, sur la tolérance, sur le droit des enfants. C’est un message de paix, ce qui est important à notre époque.
Pourquoi avoir accepté la proposition de France TV ?
Ce n’est pas la première fois que l’on me demande d’adapter mon livre mais je n’étais pas mûre.
Quand on a rencontré la production, j’ai vu le parcours de France Zobda qui avait beaucoup travaillé sur la diversité, et j’ai eu envie de faire ce film. J’avais seulement une condition : que l’on utilise ma voix pour accompagner le projet. Enfin, on allait pouvoir m’entendre car dans un livre, par essence, on ne vous entend pas et la voix permet de faire passer des émotions.
Amel Bent joue votre rôle, comment s’est passée votre rencontre ?
C’est un choix de la production au départ et j’ai rapidement trouvé l’idée brillante. Du fait de nos origines communes, de la culture de nos parents, on avait une forme de mémoire collective. Je l’ai rencontrée, avec la production, dans un café, et on a très vite sympathisé. Je l’ai accompagnée sur le tournage, notamment sur les postures mais elle a, ensuite, fait parler sa créativité pour s’approprier le rôle.
Le film permet de raconter votre histoire à un très large public.
C’est une chaîne gratuite, les gens qui n’ont pas d’argent pourront le regarder, ça comptait pour moi que ce soit à la télévision plutôt qu’au cinéma. Je sais ce que c’est que de vivre avec peu, la télévision permet cette forme de démocratisation.
L’idée est d’éclairer sur votre héritage et notamment sur la musique classique ?
Je suis née dans un quartier populaire mais j’ai été élevée chez les religieuses, j’ai deux cultures, quelque part. Quand je rentrais dans ma famille, on regardait la télévision et on se rendait compte qu’il y avait beaucoup de musique classique. Pour ma mère, étudier la musique classique c’est comme faire des études de médecine. (rires)
Dans le film il y a un vrai tabou, presque une honte, pour certains jeunes de quartier, de s’intéresser au chant lyrique...
Ce tabou existe toujours. En France, on a perdu l’idée de voir des hommes chanter à l’opéra alors qu’un baryton ou un ténor représente une vraie réussite sans remettre en cause quoi que ce soit. Le regard doit changer. On a aussi perdu le goût d’enseigner le chant lyrique, il n’y a plus de chorales dans les écoles, sans doute pour des raisons financières. Mais c’est en train de changer, la musique redevient importante dans l’éducation, cela permet de faire travailler la créativité, la concentration, l’estime de soi.
Les sandales blanches, ce soir à 21 h 05 sur France 2.
Tirée d’une histoire vraie, Les Sandales blanches retrace la vie de Malika Bellaribi, une mezzo-soprano française d’origine algérienne rescapée d’un grave accident de la route alors qu’elle n’était qu’une fillette dans les années .
Les soins qu’elle doit suivre seront, pour elle, de nombreuses souffrances qui l’éloignent de sa famille et la conduisent d’hôpitaux en maisons de convalescence. Soignée par les soeurs de Saint-Vincent de Paul, elle se rend à la messe.
Et y a une révélation : elle découvre le chant sacré et, au final, sa voie (et sa voix !), jusqu’à devenir « la diva des banlieues ». Sur France , la productrice France Zobda justifiait le projet avec cette note d’intention : « C’est un récit poignant, un hymne à la vie, à la résistance, à la résilience et à l’amour. En racontant sa vie, Malika raconte la France sur plus de quatre décennies, de la guerre d’Algérie aux banlieues d’aujourd’hui. Elle raconte l’émancipation sans jamais oublier d’où l’on vient, sans jamais oublier les siens. Elle raconte le succès et le choix de ne pas en faire un but, mais un outil de partage et de transmission. »
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C’est un message de paix”