Financer des dépenses utiles porteuses de croissance
Les Français vont-ils rembourser la dette publique ?
Oui, au travers de la fiscalité. Le sentiront-ils ? Cela dépend de la politique économique de l’État. La dette étant sur un temps long, ce sont plutôt nos enfants qui en sentiront le poids. Le gouvernement actuel préfère miser à juste titre sur la reprise de l’activité plutôt que sur l’augmentation des impôts.
Pour autant, la discussion sur le niveau de la dette publique est stérile. Ce qui importe, c’est sa contrepartie : l’efficacité de la dépense publique. Si cette dernière permet à des gens de maintenir le pouvoir d’achat, de ne pas être au chômage…, c’est positif. Il y aura forcément des faillites mais l’enjeu pour l’État est ailleurs : il est de profiter des taux d’intérêt très bas, voire négatifs, pour financer des dépenses utiles porteuses de croissance : transition écologique, politique de recherche... Le hic, c’est que ces dépenses sont sur du long terme et les effets positifs de l’action d’un gouvernement n’apparaîtront que plus tard quand il ne sera plus au pouvoir. Il faut du courage politique pour porter l’avenir. La dette publique, c’est comme le cholestérol : il y a la bonne et la mauvaise. Si elle finance de la consommation, elle n’est pas efficace. En revanche, si elle soutient l’investissement qui créera des revenus plus tard, alors là, il y aura des résultats.
Pourquoi alors l’État ne donne-t-il pas d’argent aux secteurs de la santé ou de l’enseignement ?
Il le fait déjà. La France est parmi les pays de l’OCDE l’un de ceux qui redistribuent le plus massivement mais a priori pas de façon efficace car ça n’empêche pas la pauvreté
de réelles difficultés dans les secteurs que vous mentionnez.
L’Etat est obèse et doit être réformé pour plus d’efficacité, d’agilité et d’organisation. Mais c'est
politiquement très compliqué. ou