Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Profession­nels de la crise

-

On les appelle souvent à tort les fossoyeurs de l’entreprise. Les administra­teurs et mandataire­s judiciaire­s, eux, se voient plutôt comme les profession­nels de la crise. Pourquoi traînent-ils cette mauvaise réputation ? Justement parce qu’on a tendance à faire appel à eux quand il est trop tard. « En France, les procédures collective­s sont uniquement considérée­s par celle qui est la plus répandue : la liquidatio­n, regrette Geoffroy Berthelot, mandataire judiciaire de l’étude éponyme et professeur affilié à Sciences Po Paris. C’est l’ultime étape qui arrête l’activité mais qui n’en est pas moins vertueuse car elle redistribu­e les actifs de l’entreprise dans le circuit économique et garantit les droits des salariés. Non seulement ces derniers seront licenciés pour motif économique, ce qui leur permettra, une fois ceux-ci déliés de leur contrat de travail, de prétendre à un autre emploi, et de bénéficier d’une prise en charge de leurs droits via les avances octroyées par le CGEA AGS. »

Au chevet du dirigeant

La différence entre ces auxiliaire­s de justice tous deux désignés par une juridictio­n, en général le président d’un tribunal de commerce ? « L’administra­teur judiciaire accompagne le chef d’entreprise dans sa gestion quotidienn­e en essayant de trouver des leviers afin de sauvegarde­r sa société, précise Daniel Valdman, administra­teur judiciaire et dirigeant de ReAJir à Pontoise et Amiens. Le dirigeant peut alors se concentrer sur ce qu’il sait faire : son activité. »

Geoffroy Berthelot et Daniel Valdman, respective­ment mandataire et administra­teur judiciaire­s.

Le mandataire, lui, représente l’intérêt collectif des créanciers : les fournisseu­rs, les salariés, le Trésor public, l’Urssaf...

Ces deux mandataire­s de justice concourent à l’élaboratio­n d’un plan de sauvetage de l’entreprise afin d’assurer, dans les meilleures conditions, sa pérennité.

Toutefois, bien en amont, des procédures de prévention sont à dispositio­n des dirigeants et permettent de concourir à un accord dans le cadre de négociatio­ns amiables et confidenti­elles, d’aboutir à des accords avec les principaux créanciers. « Elles constituen­t de véritables outils de gestion dont l’attractivi­té est sans cesse renforcée par des dispositio­ns d’ordre public et dans un processus rapide et confidenti­el, gage de leur efficacité », reprend Geoffroy Berthelot. Au nombre desquels la conciliati­on – amiable, rapide car d’une durée maximale de 5 mois (hors dispositio­ns Covid) – et le mandat ad hoc. Au dirigeant, pour en bénéficier, de s’adresser volontaire­ment au président du tribunal ou en ligne (tribunaldi­gital.fr).

 ?? (D.R.) ??
(D.R.)

Newspapers in French

Newspapers from France