Proposez vos solutions pour améliorer votre quotidien
La plateforme Make.org, le ministère de la Cohésion territoriale et leurs partenaires ont lancé hier la Grande Cause des territoires. Une consultation qui débouchera sur des actions concrètes
C’est une sorte de Grand débat national bis, sans Emmanuel Macron pour faire le show. Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion territoriale, François Baroin, président de l’Association des maires de France et Marie-Sophie Lacarrau, présentatrice du 13 h de TF1, ont, entre autres multiples intervenants partenaires, donné hier le coup d’envoi de la Grande Cause d’amélioration des conditions de vie dans les territoires. L’idée principale, largement inspirée par la colère des « gilets jaunes », est de répondre aux fractures territoriales en redonnant la parole aux citoyens. Via la plateforme citoyenne Make.org, ce programme – dont le Groupe NiceMatin est partenaire – s’étalera sur presque trois années.
Cinq à dix actions finales
Jusqu’au 28 mars, une consultation va permettre à tous les Français qui le souhaitent de proposer des solutions concrètes pour leur territoire sur territoire.make.org. En juillet, Make.org invitera les citoyens ayant participé à la consultation et ses partenaires (associations, élus, entreprises, institutions, experts, médias) à deux journées de réflexion et de co-construction, pour transformer les idées les plus pertinentes en pistes tangibles. Jusqu’en novembre 2021, ces pistes seront ensuite sélectionnées et enrichies pour aboutir à un plan national de cinq à dix actions, qui sera présenté au Salon des maires.
La ministre Jacqueline Gourault a lancé hier, en visio-conférence, la Grande Cause des territoires, dont le Groupe Nice-Matin est l’un des partenaires.
Durant deux ans, les actions retenues seront enfin incubées, développées, financées et expérimentées sur le terrain, avant un bilan prévu en novembre 2023. Trois catégories de territoires ont été définies : les grands centres urbains de plus de 100 000 habitants, les villes moyennes de 20 000 à 100 000 habitants, les petites villes et villages de moins de 20 000 habitants.
« J’ai toujours eu la conviction que les solutions doivent venir et viennent d’ailleurs déjà des territoires », a insisté hier Jacqueline Gourault. « L’idée est de faire remonter le réel des gens pour qu’émergent non des solutions miracles mais des solutions adaptées aux territoires et qu’elles soient effectivement mises en oeuvre », a défendu Axel Dauchez, co-fondateur de Make.org.
Améliorer le coin de la rue
« Nous voulons, a-t-il ajouté, donner la parole à tous et pas seulement à ceux qui, aujourd’hui, parlent le plus fort sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas un machin de plus. L’enjeu, c’est la cohésion sociale du territoire. » Le maire de Troyes, François Baroin, soulignant que « communes et intercommunalités portent 60 % de l’investissement public local » ,a vu dans ce projet « une chance pour l’État de se consacrer à l’essentiel et d’ouvrir la voie à une vraie
République décentralisée où les collectivités feront avec plus d’agilité ce que l’État ne peut plus faire, faute de moyens », notamment pour « améliorer le coin de la rue ».
« La démocratie participative et la démocratie représentative ne sont pas antinomiques, elles sont complémentaires », a conclu Philippe Martin, président du Département du Gers. Avant que Gabrielle Légeret, au nom de Chemins d’avenir, ne dépose la toute première suggestion sur le site dédié : « Ouvrir 30 000 stages de 3e à destination des collégiens des zones rurales. » La boîte à idées est ouverte.