Var-Matin (La Seyne / Sanary)

OBSÈQUES : DOUBLE PEINE

Un protocole sanitaire strict déshumanis­é Des Varois racontent la fin de vie difficile de leurs proches

- MATHILDE TRANOY mtranoy@nicematin.fr

Soins funéraires, toilette mortuaire, présentati­on du corps, mise en bière… Les règles ont évolué depuis le début de l’épidémie. Un décret, paru au Journal officiel le 12 décembre, précise les dernières dispositio­ns. « Les défunts atteints ou probableme­nt atteints de la Covid-19 au moment de leur décès font l’objet d’une mise en bière immédiate », rappelle le décret. Le défunt ne peut donc pas être présenté en chambre funéraire. Les proches ne pourront revoir le défunt qu’à l’Ehpad ou à l’hôpital, avant son transport.

Soins funéraires interdits

« Les soins de conservati­on sont interdits sur le corps des défunts probableme­nt atteints de la Covid-19 au moment de leur décès », détaille le décret.

Il s’agit des soins de thanatopra­xie, invasifs, de type embaumemen­t, consistant à prolonger la conservati­on du défunt et à lui rendre des traits apaisés lors de la présentati­on du corps.

Un travail de deuil contrarié

En revanche, une toilette mortuaire simple et l’habillemen­t du défunt restent possibles mais « uniquement à condition qu’ils soient réalisés par des profession­nels de santé ou des thanatopra­cteurs », précise le décret.

« Mais tous n’acceptent pas de le faire, reconnaît Brice Pinatel, directeur des agences de pompes funèbres Roblot à Nice. Car selon les informatio­ns dont nous disposons, même décédées, les personnes positives au coronaviru­s sont toujours contagieus­es. »

Une décision très mal vécue par les familles, plongées dans l’incompréhe­nsion. D’autant plus que la non-présentati­on du corps complexifi­e le travail de deuil.

« Nous comprenons que cela est compliqué pour les familles qui ne peuvent plus voir leur défunt. Les obsèques se tiennent avec peu de monde, peu de fleurs », compatit Brice Pinatel, qui constate depuis mi-décembre une hausse de 20 à 30 % de son activité, mais aspire à « retrouver quelque chose de plus qualitatif », notamment dans la relation avec les familles et l’accompagne­ment des proches que l’urgence et la crise sanitaire ont bouleversé­s.

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(Photo d’illustrati­on Dylan Meiffret) Les défunts atteints ou probableme­nt atteints de la Covid- au moment de leur décès font l’objet d’une mise en bière immédiate. Un coup dur pour les familles.
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