Soupçons de diffamation : le maire relaxé
Le tribunal correctionnel a relaxé hier Jean-Paul Joseph et deux coprévenus, qui étaient poursuivis après des publications litigieuses sur Internet
Les débats furent virulents autour des soupçons de diffamation pendant la campagne des municipales à Bandol. Le jugement vient d’être rendu et tient en un seul mot : la relaxe – et celle-ci est générale.
Ce vendredi matin, le tribunal correctionnel de Toulon a relaxé les trois prévenus qui étaient poursuivis pour des soupçons de diffamation envers Marc Bayle, l’un des candidats aux élections de juin 2020. Jean-Paul Joseph, le maire de Bandol, est relaxé, de même que Muriel Fiol, à l’époque candidate aux élections municipales et actuelle conseillère régionale du Rassemblement national ; et Pierre Lerat, lui aussi ex-candidat (sans étiquette).
Pas étayés
Les éléments ne sont pas suffisamment étayés pour établir la culpabilité, a expliqué la présidente, MarieLaure Arnouil. Selon le tribunal, l’infraction n’est pas constituée. » Les motivations détaillées ne sont pas encore connues.
Le 8 janvier dernier (Var-Matin du 9 janvier), le maire de Bandol était
«Les publications litigieuses postées sur internet par Jean-Paul Joseph ne sont pas diffamatoires.
venu se défendre à la barre, assumant s’être basé sur « des témoignages qui lui paraissaient clairs », qui l’avaient même convaincu de porter plainte « pour délit d’achat de voix ».
Le maire avait « imputé [à Marc Bayle] d’avoir acheté les voix de quelqu’un d’autre », « des ragots de caniveau » qui ont porté « atteinte à l’honneur d’un homme », avait dénoncé l’avocat de la partie civile. À travers plusieurs publications sur Internet, Marc Bayle était représenté comme un candidat aux municipales prêt à corrompre, dans l’objectif d’obtenir des voix supplémentaires pour le second tour. « La violence est consubstantielle à la politique, mais tout n’est pas permis dans une campagne », avait critiqué son avocat Me Thomas Heintz. À ce jour, Marc Bayle n’a jamais été inquiété sur le plan judiciaire, même si le maire a déposé plainte dans ce sens, a-t-il répété à l’audience. La défense des prévenus était assurée par Mes Jean Boudot (Jean-Paul Joseph), Hervé Andréani (Pierre Lerat) et Cyrille La Balme (Muriel Fiol).