Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Variant sud-africain et brésilien, quelles différence­s ?

Leur progressio­n inquiète les autorités. S’ils s’avèrent plus contagieux, les données manquent encore sur certains aspects. Voici ce que l’on sait et ce que l’on ignore encore de ces « mutants »

-

Contenir la diffusion de ces variants et gagner du temps pour la vaccinatio­n. C’est la stratégie du gouverneme­nt à propos de ces variants qui inquiètent les autorités. Apparus il y a quelques mois, ces derniers recèlent encore de secrets car les données manquent parfois. En tout cas, pour l’exécutif, ils « ne constituen­t pas une menace potentiell­e mais bien réelle ».

Les variants de la Covid-19 représente­nt à ce jour environ 14 % de l’ensemble des tests positifs d’après une enquête menée sur la journée du 27 janvier, contre 3,3 % les 7 et 8 février. C’est ce qu’ont affirmé Jean Castex et Olivier Véran. Une progressio­n nette donc. Ce vendredi 5 février, l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) s’est dite inquiète face à l’incertitud­e qui plane sur l’efficacité des vaccins sur ces « mutants ». Voici ce qu’il faut savoir.

CONTAGIOSI­TÉ

Les variants sud-africain et brésilien « nous inquiètent, d’abord parce qu’il existe moins de données sur les infections qu’ils entraînent, ensuite parce que certaines études tendent à montrer qu’il y a davantage de réinfectio­ns », a expliqué le ministre de la Santé.

■ Le variant sud-africain

Son petit nom est B.1 351. Il est devenu prédominan­t en Afrique du Sud, depuis son émergence en octobre dernier. Il a désormais été identifié dans une quarantain­e de pays et selon les scientifiq­ues, ce variant est 50 % plus transmissi­ble.

■ Le variant brésilien

Lui se prénomme B.1.1.28 et sa détection remonte à janvier dernier, au Japon.

Deux enfants et deux adultes revenaient du Brésil, lorsqu’ils ont été testés.

Depuis, il a été détecté dans une dizaine de pays, dont la France. « Tous les indices indiquent déjà qu’il est plus contagieux, car il présente des mutations qui ont été liées à la plus grande transmissi­on du virus observée dans les variants du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud », explique le chercheur Felipe Naveca, qui étudie les mutations du virus dans l’État septentrio­nal d’Amazonas et membre de l’institut Leônidas e Maria Deane, qui travaille avec la prestigieu­se Fondation Fiocruz.

DES FORMES PLUS SÉVÈRES ?

Les données sont encore rares sur ce sujet mais certains éléments alertent les scientifiq­ues.

■ Le variant sud-africain

Selon l’infectiolo­gue Odile Launay qui en parlait sur RTL, « il semble qu’il soit susceptibl­e d’entraîner plus de formes sévères ».

■ Le variant brésilien

D’après les données disponible­s, le variant brésilien ne semble pas présenter une létalité plus importante.

Mais son émergence récente ne permet pas de le certifier, les données sont limitées. Des cas de ce variant ont été détectés dans plusieurs régions de l’Hexagone. Selon les données de Santé publique France, une quarantain­e de cas issus de ce variant ont été décelés en France, lors de la semaine du 27 janvier dernier.

SUR LE TERRITOIRE ■ Le variant sud-africain ■ Le variant brésilien

Quatre premiers cas d’infection au variant brésilien du coronaviru­s ont été détectés en France, en plus des variants anglais et sud-africain, a dévoilé Olivier Véran, ce jeudi lors de la conférence de presse.

On sait « depuis hier » (lire mercredi) qu’il y a « quatre cas de variant d’origine brésilienn­e, notamment dans le Var, dans la région Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) ainsi qu’à la Réunion », a-t-il dit. L’un de ces cas est « une femme qui revenait de Manaus au Brésil » et a transité par Sao Paulo, Francfort, Paris et Marseille.

Une affirmatio­n que réfute l’ARS Paca, pour le cas du variant présent dans le Var (lire ci-dessous).

LES VACCINS SONT-ILS EFFICACES ?

■ Le variant sud-africain

Dans un communiqué, les entreprise­s Pfizer et BioNTech ont indiqué que leur vaccin demeure en grande partie, efficace contre les principale­s mutations des variants anglais et sud-africain du coronaviru­s.

Des tests in vitro « n’ont pas montré la nécessité d’un nouveau vaccin pour faire face aux variants émergents », selon les compagnies, qui soulignent toutefois qu’elles « continuent de surveiller les variants émergents et sont prêtes à réagir » si une de ces mutations s’avérait résistante. Moderna avait précisé il y a quelques jours que son antidote restait efficace notamment contre le variant britanniqu­e, mais qu’une réduction dans la protection contre le variant sud-africain avait été observée. Une réduction certes mais qui permettrai­t toutefois d’être protégé.

■ Le variant brésilien

Les données ne permettent pas, à ce jour, d’affirmer que les vaccins seraient inefficace­s contre le variant brésilien.

 ?? (Photo doc Clément Tiberghien) ?? D’après les premiers éléments, le variant brésilien ne semble pas présenter une létalité plus importante.
(Photo doc Clément Tiberghien) D’après les premiers éléments, le variant brésilien ne semble pas présenter une létalité plus importante.

Newspapers in French

Newspapers from France