Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Au village, douleur et incompréhe­nsion

- V. W.

Un jeune homme sans histoire dans un village sans histoire. Et une mort atroce à l’issue d’un crime « surprenant », comme n’hésite pas à le qualifier le procureur de la république Patrice Camberou. À Mons, habituelle­ment paisible bourgade de 850 habitants perchée dans le pays de Fayence, tout le monde connaissai­t S.. « Tout le monde l’appréciait », rectifie un ami d’enfance, croisé sur la place Saint-Sébastien.

Avec quelques copains, ils passent leur pause déjeuner à tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer. L’estomac noué, le coeur lourd. « C’était vraiment le mec sans histoire, pas bagarreur. Très sain, poursuit son ami. Il était parti faire ses études à Lyon et on le voyait moins souvent qu’avant, mais je crois savoir qu’il ne fumait pas (de stupéfiant­s, Ndlr) et était très amoureux de sa compagne ». Avec celle-ci, qu’il connaissai­t depuis son plus jeune âge, il entretenai­t une relation depuis « au moins six ans ». « Ils étaient très soudés. Franchemen­t, ça m’étonnerait que tout ça ait un rapport avec leur histoire d’amour… » Une piste d’ailleurs déjà écartée, selon nos informatio­ns, par les enquêteurs.

« Tout le monde s’enferme à clé »

Tous sont très surpris, voire choqués, qu’une « telle chose lui soit arrivée. Il n’a pas le profil ». Une analyse partagée par le maire de la commune, Patrick de Clarens. « C’est l’incompréhe­nsion totale. S. vivait avec une petite du village que j’ai vu naître. Il était très actif dans la vie associativ­e, tout comme son père. C’était un fort musicien, habile avec une guitare. »

Après des études d’ingénieur réussies, il était revenu à Mons depuis un mois et demi et recherchai­t un emploi. Dans le même temps, avec son père, il avait acquis un terrain pour y mettre son cheval. « Ils avaient même remis en état un cumulus romain qu’ils souhaitaie­nt faire visiter au public », note le premier magistrat.

Mais les souvenirs ne parviennen­t pas à cacher la stupeur. «Ilyamême un sentiment de peur qui règne dans le village, avoue Patrick de Clarens. Il y a quand même un bonhomme dangereux qui circule… Je peux vous dire que tout le monde s’enferme à clé en ce moment à Mons. J’espère que les gendarmes vont rapidement trouver l’assassin… »

En attendant, au village, on cherche à comprendre. Et on combat la rumeur. « Depuis hier (jeudi ), on a tout entendu, confie une habituée du food-truck régnant sur la place Saint-Sébastien. Tout le monde croit savoir… » Et effectivem­ent, règne dans l’air ce sentiment qu’un secret pèse sur Mons. Que S. n’est pas mort pour une banale affaire de cambriolag­e ou de stupéfiant­s. Des pistes de travail ont ainsi été données par le maire aux enquêteurs, « pour que la lumière soit faite au plus vite sur ce décès tragique ».

 ?? (Photo Sophie Louvet) ?? À Mons, S. était apprécié de tous.
(Photo Sophie Louvet) À Mons, S. était apprécié de tous.

Newspapers in French

Newspapers from France