L’Improvisateur de retour mais… confiné dans la médiathèque
La célèbre oeuvre en bronze restaurée a retrouvé Bandol, non pas devant la mairie (où une copie y sera bientôt installée), mais à la médiathèque, pour dissuader d’éventuels voleurs
L’Improvisateur est de retour, après un long séjour dans les ateliers du musée d’Orsay où il a été confié à des restaurateurs agréés, qui lui ont refait une toilette complète. Il vient d’être installé en bonne place et en grande pompe à la médiathèque. Sa patine, son anatomie, sa musculature, plus généralement son esthétisme, ont retrouvé à cette occasion leur lustre d’antan. Il est vrai qu’exposé pendant sept décennies en divers endroits de la ville avant de trouver sa place définitive sur la place de la Liberté, l’Improvisateur avait subi l’usure du temps. Mais ceci n’est plus qu’un lointain souvenir : le voici à nouveau propre comme un sou neuf, à la médiathèque et à l’abri des vicissitudes quotidiennes. On peut ajouter : lui aussi !
Pour échapper à l’improvisation
Car on pourrait croire à une galéjade et, pourtant, c’est la triste vérité. En 1991, le département des sculptures du musée du Louvre et le musée d’Orsay ont procédé à un récolement général des oeuvres inscrites à son inventaire, dont celles possédées par la ville de Bandol. Suite à quoi le président des musées d’Orsay et de l’Orangerie a alerté la commune au sujet de la recrudescence des vols de métaux et des risques engendrés pour les oeuvres déposées en extérieur sur le territoire français. «En effet, explique Bruno Roman chargé du récolement des peintures et sculptures au musée du Louvre. Certains n’hésitent pas désormais à voler ces oeuvres afin de les fondre pour les revendre au prix du métal, ici en l’occurrence du bronze.»
Une copie plus vraie que nature
Une copie, en cours de réalisation, sera installée à la place de l’original surla place de la Liberté, vraisemblablement fin avril. «A la demande de la municipalité elle sera elle aussi réalisée en bronze (elle aurait pu être en régule ou en composite), précisent Michèle Paladel, déléguée à la protection du patrimoine, et Hervé Baud, à la culture, représentant la municipalité. Toutefois, afin qu’il ne puisse être volé et revendu comme étant l’original, sa taille sera réduite d’un dixième.»
Un dossier de demande de subvention à la Région et un marché public avaient été lancés en leur temps pour la réalisation de cette copie et la restauration de l’originale.