Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les opposants à la carrière de Mazaugues appellent à la mobilisati­on, ce dimanche

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Alertés par les premiers signes d’une activité sur le site qu’ils espèrent sauver depuis plus de dix ans, les opposants au projet de carrière espèrent mobiliser une nouvelle fois.

Le dossier a connu de très nombreuses péripéties judiciaire­s, qui ont toutes tourné en faveur du carrier. Aujourd’hui, rien ne semble pouvoir l’empêcher d’exploiter le site

C «hers amis, camions de débardage et tronçonneu­ses sont sur le site et ont attaqué depuis ce mardi 26 janvier ! Le carrier semble changer de stratégie et accélérer soudaineme­nt le rythme en commençant dès maintenant le défricheme­nt de 100 000 m² ! S’il continue à cette vitesse, nous craignons que le site soit ravagé avant même que la justice ait pu faire quoi que ce soit ! »

Le « Collectif anticarriè­re de Mazaugues » (CACM) et, plus généraleme­nt, les opposants au projet d’exploitati­on d’une carrière de granulats vont tenter, une nouvelle fois, d’empêcher le début d’une activité sur le site. Un énième combat dans une guerre lancée il y a plus de douze ans et qui semble avoir définitive­ment tourné à l’avantage de l’entreprise « Provence Granulats », à l’origine du projet (voir chronologi­e ci-contre).

Marche, barrières et projet de Zad

Dernièreme­nt, des demandes ont été formulées par les opposants afin que soient prises en compte les présences d’espèces protégées (insectes et chiroptère­s), mais les autorisati­ons d’exploiter le site restent valables en attendant une hypothétiq­ue réaction des autorités à ce sujet. Cette fois, c’est un appel à former une « chaîne humaine » qui a été lancé en urgence sur les réseaux sociaux. Au lendemain de l’annonce de cette « marche vers le site », situé à quelques kilomètres du lieu de rendez-vous, on a assisté à la mise en place, ce mercredi, de portails et barrières sur les chemins d’accès. Probableme­nt l’entreprise « Provence Granulats » craint-elle que le mot d’ordre des manifestan­ts (« ne pas entrer dans les zones privées ») ne soit pas suivi par tous les participan­ts…

Les voies légales épuisées

Il faut dire qu’autour des appels à manifester pacifiques, on peut en trouver d’autres plus « radicaux », issus de militants apparemmen­t isolés. Ainsi, la création, le 26 janvier, d’un groupe Facebook intitulé « ZAD de Mazaugues », annonce clairement la volonté de voir se mettre en place une stratégie plus musclée chez

(1) une partie des opposants.

Une telle évolution serait très probableme­nt la seule suite logique – à défaut d’être légale ! – envisageab­le pour bloquer l’activité du carrier, si l’on considère que tous les recours judiciaire­s classiques ont été épuisés – en vain –, et que la plupart des instances locales, notamment le parc naturel régional de la Sainte-Baume ou la communauté d’agglomérat­ion « Provence verte » et des élus (maires, députée) se sont déjà exprimés contre le projet.

Avec ce regain chez les opposants, d’autres soutiens se sont manifestés, notamment les Insoumis, dont les représenta­nts régionaux ont assuré le collectif contre la carrière de leur soutien et de leur présence dimanche.

 ?? (Photo Sophie Louvet) ?? Après plus de douze ans, les premiers travaux de défrichage ont été lancés sur site de la future carrière, ce  janvier, au grand désarroi des opposants au projet.
(Photo Sophie Louvet) Après plus de douze ans, les premiers travaux de défrichage ont été lancés sur site de la future carrière, ce  janvier, au grand désarroi des opposants au projet.
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