« La sécurité du site et des espèces qui y vivent font l’objet de contrôles et de suivi depuis le début »
Denis Luneau, directeur Paca-Corse Audemard/Provence Granulats :
Dans la voix, il y a pas mal de soulagement de voir enfin l’activité débuter, mais aussi un peu de lassitude de voir les opposants rester mobilisés et un soupçon de colère, quand il assure que « ce dont on nous accuse est basé sur de fausses informations, amplifiées par les réseaux sociaux ». Pourtant, le directeur de Provence Granulats veut encore croire au dialogue et à l’adhésion des Mazauguais, même s’il sait qu’il lui faudra faire davantage d’efforts pour leur apporter une meilleure connaissance du projet.
« Nous sommes parvenus, après presque dix années de procédures, à être en mesure de commencer à travailler. Tout a été attaqué : le droit d’exploitation, le permis de construire, la prise en compte de l’environnement… Et nous avons fait valoir le dossier devant les juges à chaque fois : tribunal administratif, cour administrative d’appel, Conseil d’État. Aujourd’hui, toutes les décisions de justice sont définitivement en notre faveur… Oui : ça a été un long chemin, mais nous avons prouvé que tout était en règle. »
Je suis particulièrement triste de constater que ce qui nous est reproché aujourd’hui est similaire à ce qui l’était au départ : nous avons déjà été entendus sur tous ces points et le Conseil d’État nous a donné raison. Malheureusement, les gens sont mal informés… En particulier sur les réseaux sociaux. »
«« Tout est fait pour qu’il n’y ait aucune pollution »
Prenons l’exemple de l’eau. L’aquifère de Mazaugues, c’est une zone en surface de 4 500 hectares. La carrière s’étale sur 5 ha, soit 0,1 % du total. Nous prenons en compte la carte des risques liés aux anciennes mines pour éviter tout risque d’effondrement, équipons le site de zones étanches, de bassins de rétention, etc., pour éviter les infiltrations d’hydrocarbures… Comme
«Denis Luneau.
pour n’importe quelle carrière : tout est fait pour qu’il n’y ait aucune pollution. C’est dans le dossier depuis le début. »
Espèces protégées : « Nous avons fait appel aux experts »
En ce qui concerne les espèces protégées, nous avons fait appel au
«Groupe chiroptères de Provence – qui est expert en la matière – pour dresser des études, qui ont permis d’adapter le projet selon leurs recommandations. Les populations feront l’objet de suivis durant l’exploitation… Les services de l’État sont également en charge de la bonne application des règles de protection de l’environnement et des études de suivi. La Dreal, dont c’est le rôle, surveillera vraiment tout. Cela aussi, c’est dans le dossier depuis le début. »
« Une activité qui peut profiter au village »
Ce que je souhaite, c’est renouer la communication avec les Mazauguais. Peut-être avons-nous trop voulu “laisser faire la justice” et pas assez informé les gens ? Nous allons montrer ce qu’on fait, comment on le fait… Sur ce site, il y a eu des mines qui ont fait la fierté de ce village. Je pense que le retour d’une activité pourrait profiter au village et à ses habitants. »
«E
● avril . « Provence Granulats » dépose une demande d’autorisation d’exploiter une carrière de granulats pendant vingt ans.
● juin . Le préfet autorise l’exploitation.
● avril . Le Tribunal administratif de Toulon (TA), saisi par Mazaugues le juin , annule l’autorisation d’exploitation.
● octobre . La cour administrative d’appel de Marseille (CAA), saisie par « Provence Granulats » le juin , annule le jugement du TA du avril .
● décembre.Le Conseil d’État réfute la possibilité d’un pourvoi en cassation.
La Cour européenne classe le dossier, faute d’éléments suffisants.
● janvier . Arrêté municipal interdisant toute activité en lien avec le risque d’effondrement. Annulé par le TA le septembre .
● juillet . Arrêté municipal interdisant les activités polluantes. Suspendu par le juge des référés le mars à la demande du préfet. Annulé par le TA le septembre .
P
● décembre . « Provence Granulats » dépose une demande.
● er mars . Le maire de Mazaugues met la délivrance du permis en attente, estimant qu’il remet en cause les objectifs du futur PLU.
● février . Le TA, saisi par « Provence Granulats », annule la décision du er mars .
● avril . La CAA, saisie par « Provence Granulats », enjoint le maire de réinstruire la demande du permis dans un délai d’un mois.
● septembre.Le maire refuse d’instruire le permis.
Annulé par le TA le octobre .
● mai . « Provence Granulats » dépose une requête contre la mairie de Mazaugues, demandant une indemnité de , million, à laquelle s’ajoutent des intérêts. Elle est toujours en cours.
● janvier . Le permis est délivré.