Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Félicités pour avoir sauvé une femme de  ans

Trois policiers municipaux ont été décorés de la médaille de la sécurité intérieure. Le 15 juin 2018, ils ont porté secours à une retraitée agressée en plein jour au parc Areca à Saint-Aygulf

- ARTHUR DEUX saint-raphaël@nicematin.fr

C’est quelque chose qui n’arrive jamais deux fois dans une carrière. » Le brigadierc­hef Stéphan Gaspard en a conscience. Ce qui ses collègues et lui ont accompli, ce jour-là, relève de l’acte héroïque.

Le vendredi 15 juin, aux alentours de 17 heures, une femme promène son chien dans le parc Areca à Saint-Aygulf. Un homme plus jeune qu’elle l’aborde et lui demande du feu. La dame, âgée de 67 ans, lui rétorque qu’elle n’en a pas et s’éloigne. Elle expliquera plus tard qu’elle s’est immédiatem­ent sentie menacée par son interlocut­eur. L’homme ne paraît pas entendre sa réponse et revient à la charge. Il la suit, parvient à la rattraper et la pousse violemment dans un fossé. Afin de la maîtriser, il lui assène plusieurs coups avec une pierre. Il finit par lui arracher ses vêtements avant de la violer.

Efficace interventi­on…

D’autres promeneurs présents à cet instant au parc Areca, alertés par des bruits suspects, décident de prévenir le gardien. Ils pensaient qu’il s’agissait d’un couple s’adonnant à une relation sexuelle en public. Le gardien prévient immédiatem­ent la police. Lorsque les brigadiers cynophiles arrivent, l‘homme est toujours en train de violer sa victime et, cette fois, tente de l’étrangler.

Les policiers intervienn­ent sur-lechamp et, face à l’agresseur qui ne lâche pas, font usage de leur matraque. Deux autres policiers municipaux arrivent en renfort. La dame de 67 ans est transporté­e à l’hôpital Bonnet d’où elle ressort un jour plus tard. Sans l’interventi­on des forces de l’ordre, elle serait sûrement décédée sous les mains de l’homme, un étranger en situation illégale.

Toujours en contact

« Nous prenons mutuelleme­nt des nouvelles assez régulièrem­ent. La plupart du temps par message, bien que nous nous soyons déjà revus », témoigne Anthony Guignon, membre de la brigade cynophile, arrivée en premier sur les lieux. Son brigadier-chef, Stéphan Gaspard explique : « Dans une carrière de policier, un viol et une tentative de meurtre en flagrant délit, ça n’arrive qu’une fois. La véritable récompense, c’est d’avoir sauvé une vie et que justice ait été rendue, car l’agresseur est aujourd’hui derrière les barreaux. »

Un manque de reconnaiss­ance

Alors que la médaille de la sécurité intérieure vient de lui être remise, le policier municipal Anthony Guignon tient à apporter une précision : « Nous les municipaux, sommes généraleme­nt les premiers intervenan­ts sur le terrain. Pourtant quand vous regardez l’ensemble des médailles distribuée­s, la majorité va aux gendarmes ou aux policiers nationaux. Nous sommes très rarement félicités pour notre travail, à moins que l’histoire ne soit médiatisée. »

Yann Rollin, troisième brigadier médaillé, membre de l’escouade arrivée en renfort, note à son tour : « Ce n’est pas la médaille qui m’importe, mais plutôt la significat­ion qu’elle a. Personnell­ement, j’ai déjà

évacué des gens d’appartemen­ts en feu, en leur sauvant la vie, sans jamais être récompensé. »

Il ajoute : « C’est parfois très injuste. Lors des faits du 15 juin 2018, j’étais accompagné d’un collègue qui a eu exactement le même rôle que moi. Pourtant, il n’a reçu aucune médaille ! »

Le maire, David Rachline, a annoncé qu’il irait au bout de la démarche pour que ce brigadier soit également récompensé.

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(Photo Philippe Arnassan) Anthony Guignon, Yann Rollin et Stéphan Gaspard tout juste décorés.

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