Tupperware un héritage bien conservé
À la fin des années quarante, l’inventeur Earl S. Tupper et la gourou du marketing, Brownie Wise, ont changé à jamais la conservation des aliments.
Quand j’étais enfant, il arrivait que ma mère m’embarque chez une de ses amies pour une réunion Tupperware. Pendant que les mômes jouaient, inventant mille histoires merveilleuses, les mamans, elles, s’émerveillaient devant mille objets en plastique fantastique, sur fond d’Elmer Food Beat. En repartant, je me souviens de la joie que procurait sur ma mère l’acquisition d’un shaker à vinaigrette « tellement pratique » .Ou d’un bol hermétique pour les salades « parfait pour les pique-niques au lac. » Ne saisissant pas tout le fabuleux de l’histoire, j’acquiesçais gentiment. Puis les objets en plastique rejoignaient le fameux placard à Tup’. Toutes formes, toutes couleurs s’amoncelaient dans des piles assez instables. Et, à chaque usage, le même couac : impossible de mettre la main sur le couvercle adéquat pour fermer le bol choisi. Un mystère digne de la disparition des chaussettes dans le lave-linge. Est-ce un coup de Monsieur Tupper ? Pas improbable... Le garçon, né en 1907 était plutôt du genre inventeur foldingue.
Un cornet de glace anti-gouttes
Avant les Tupperware, il a tenté d’imaginer une protection pour se teindre les sourcils, une machine pour laver les poulets, un cornet de glace équipés d’un procédé anti-gouttes...
Fils de fermiers du Massachusetts, Tupper griffonne dès l’adolescence.
En 1937, alors employé d’une usine de plastique, une filiale de la firme chimique Du Pont de Nemours, il apprend tous les secrets de la matière avant de monter sa petite entreprise Tupper Plastics.
À la fin des années quarante, il découvre le polyéthylène, réalise des expériences sur ce matériau jusqu’à obtenir un plastique moulable et esthétique. À l’époque, les ménagères mettent les restes des dîners dans des bols et les couvrent avec des bonnets de douche. Prémices à l’hermétisme plus ou moins abouties Pour ses premiers wonderbowls, l’inventeur s’inspire des couvercles de pots de peinture : il suffit de pousser sur le couvercle en plastique pour forcer l’air à s’échapper du récipient, créant ainsi un joint étanche.
Pour le couvercle, Tupper s’inspire des pots de peinture
Son Tupperware trouve sa place dans les rayons des grands magasins, remporte des prix de design et est massivement commercialisé… Mais les ventes ne sont pas au rendez-vous. Et pour cause, les Américains ne comprennent pas exactement le fonctionnement de la bête. Il va falloir leur expliquer...