Brownie Wise, mad woman
En 1954, Brownie Wise est la première femme à faire la une du magazine américain Business
Week. Celle qui est qualifiée de prophétesse du plastique intègre Tupper Plastics quatre ans plus tôt. À l’époque, elle animait, auprès de petits groupes de femmes, des démonstrations ventes à domicile pour les produits de nettoyage Stanley Home Products. Un de ses vendeurs lui parle d’un produit qu’il a vu dans un grand magasin de Détroit et qui pourrait trouver sa place dans le catalogue Stanley : des récipients et des bols en plastique vendus sous le nom de Tupperware. Séduite, elle intègre les Tup’ à ses fameuses home parties.
Bibles et gros ego
Tupper remarque rapidement les énormes commandes passées par Brownie Wise. Il la recrute d’abord pour le secteur floridien et lui demande d’élaborer une stratégie de démonstrations ventes. Le succès est tel que la firme américaine retire ses produits de la grande distribution et se concentre uniquement sur l’approche démonstration. Grâce à Wise, véritable gourou marketing qui va jusqu’à éditer des « bibles » à destination des commerciaux de la boîte, le nom Tupperware entre dans le vocabulaire commun. Jalousie ou querelle d’ego ? L’histoire ne le dit pas. Mais, de plus en plus relégué au second plan de sa propre entreprise, Earl Tupper commence à s’inquiéter de la place prise par sa directrice des ventes. Mad woman dans un monde de Mad men, Brownie Wise est congédiée. Au siège Tupper, on enterre les livres qu’elle a écrits. Elle quitte totalement le milieu pour devenir céramiste. En 1959, Tupper vend son entreprise à Rexall Drug pour seize millions de dollars. Il achète une île au Costa Rica où il se retire et décède en 1982.