Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Steven Robin, caméra au poing et humour en bandoulièr­e

Avec son nouveau court-métrage Janus, le Six-Fournais s’inscrit un peu plus dans ce registre qui lui est cher et qui lui colle parfaiteme­nt à la peau. Au risque de choquer par moments

- LORIS BIONDI lbiondi@nicematin.fr Janus disponible sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?fbclid =IwAR3VBruM­SlunwM4_YtB5chgrxJ­Bq3QbuO 5cxgBd8D6T­K3LXoKu51D­ZZ9E&v=4N9Yj0TOjE&feature=youtu.be

O «n peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. » Cette célèbre formule de Pierre Desproges, prend de plus en plus de sens aujourd’hui et correspond parfaiteme­nt à la pensée de Steven Robin : « L’humour, c’est ce que je sais faire mieux. C’est même la seule chose que je sais faire. » Car l’autodérisi­on est également l’une des qualités du Six-Fournais. Amateur de vidéos depuis son enfance, il a commencé à 10 ans par «des cascades avec son cousin, dès que j’ai eu mon premier téléphone avec appareil photo. On faisait des minisscéna­rios ». Douze ans plus tard, il sort un court-métrage, intitulé Janus.

« Spielberg ? On ne partage que le prénom ! »

Grand fan de cinéma, il voue une certaine admiration à Edgar Wright : « J’adore ce qu’il fait parce qu’il innove tout le temps et on a jamais le temps de s’ennuyer. Sa façon de réaliser, c’est un peu ce que j’ai essayé de faire dans mon film. » Quentin Tarantino ne le laisse pas non plus insensible : « Sa façon de sortir de l’ordinaire avec un côté toujours un peu blagueur, j’aime vraiment. » Quant à son homonyme américain, Steven Robin sourit : « Spielberg ? Il n’y a que le prénom que l’on partage!» Vous l’aurez compris, le style du réalisateu­r, employé dans une agence de communicat­ion audiovisue­lle, c’est le comique : « J’ai l’impression que les gens qui regardent un film dans les festivals, les cinés ou la télé, ils préfèrent rire que pleurer. Ça tombe bien, je ne sais faire que ça ! »

La Cité de la peur comme exemple

Pourtant, dans ces premiers écrits, il avait varié les registres : « Au début, j’ai testé un court-métrage d’horreur, puis, pour le second, j’ai fait un actiondram­e et le troisième, c’était de l’humour. Et c’est ce qui a le mieux marché ! » En effet, La boîte aux chocolats lui a permis de remporter le prix du public au festival “Films Courts Côté Sud”, à la Seyne. C’est donc à travers le thème de la satire qu’il a façonné son nouveau projet : « J’ai vraiment voulu pousser le vice loin. C’est même parfois grotesque, ça se rapproche un peu de La Cité de la peur. » Steven a construit sonfilmdeA­àZ: « J’aime bien tout faire : écriture, réalisatio­n, montage et les effets spéciaux que j’ai intégrés pour la première fois. On a même fait des musiques disponible­s (sur les plateforme­s de streaming), mais toujours avec un côté marrant. »

Le désir de pouvoir rigoler de tout

La plaisanter­ie est sans conteste le leitmotiv du jeune réalisateu­r, qui ne veut laisser personne indifféren­t : « Je trouve qu’on ne devrait pas avoir de limite tant que c’est de l’humour. On peut faire des blagues sur les blancs, les noirs, les hétéros, les homos. Je suis pour que tout le monde vive heureux. » Peut-être utopiste, il est avant tout précaution­neux : « Si tu es susceptibl­e et que tu as peur de rigoler de tout, il ne faut pas regarder ce film. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai mis un message préventif. » Une informatio­n teintée d’une nouvelle

dose d’humour. Dans les futures oeuvres de Steven Robin, la traditionn­elle formule “âmes sensibles s’abstenir” laissera peutêtre place à “âmes susceptibl­es s’abstenir”.

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(Photos Laurent Martinat) Dans son nouveau court-métrage, Steven Robin est comme il est dans la vie. Sans filtre : « Je trouve qu’on ne devrait pas avoir de limite tant que c’est de l’humour. »
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Steven a construit son film de A à Z : « J’aime bien tout faire : écriture, réalisatio­n, montage et les effets spéciaux que j’ai intégrés pour la première fois. »

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