Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Cnim : « Une belle victoire »... Et après ?

Une semaine après l’annonce du plan qui devrait permettre à l’entreprise de repartir sur de bons rails, des représenta­nts du personnel ont été reçus par la maire de La Seyne pour un point d’étape

- M. G. mguillon@nicematin.fr

C «nim est sauvé. Il faut en remercier tous les salariés mobilisés à nos côtés, vous Mme le maire qui nous avez reçus dès votre élection, ainsi que Hubert Falco qui nous a soutenus sans relâche ». Entre soulagemen­t, reconnaiss­ance et fierté d’avoir réussi « ce combat », Jean-Pierre Polidori, délégué syndical FO Cnim, savoure « une belle victoire » : « Nos revendicat­ions ont été prises en compte, à savoir l’abandon de l’offre du consortium franco-chinois (dont les représenta­nts étaient encore dans nos murs il y a quinze jours !), le maintien des deux secteurs d’activité (indispensa­ble car l’un compense l’autre en cas de soucis ponctuels) et l’engagement financier de l’État ».

Ainsi résumé, le plan de sauvetage annoncé la semaine dernière par la direction générale de Cnim (nos éditions précédente­s) rassure tout le monde. Mais ce n’est pas une fin en soi : « Nous ne baissons pas la garde, assure Myriam Barnel, secrétaire générale de l’union départemen­tale FO, la suite est encore longue. Il faut rester vigilants face aux enjeux et échéances à venir » ,en particulie­r la finalisati­on des accords passés la semaine dernière avec les créanciers et l’État. « Oui, abonde Jean-Pierre. Polidori, des négociatio­ns sont en cours pour recapitali­ser Cnim, notamment par le biais du mécanisme de conversion de dettes en quasi fonds propres ».

Sensibilis­er, de TPM à l’Elysée

Face aux représenta­nts du syndicat majoritair­e du groupe qui emploie 1 200 personnes à La Seyne, Nathalie Bicais mesure le chemin parcouru. « Quand je suis arrivée en juillet dernier, Cnim était le premier dossier que j’ai ouvert. Au vu des difficulté­s rencontrée­s par l’entreprise, je suis allée à l’Elysée avec JeanPierre Colin pour évoquer le sujet avec un conseiller du Président. Puis j’ai abordé la question avec les maires de TPM – car c’est un dossier métropolit­ain et non seyno-seynois. Hubert Falco, qui avait déjà adressé des courriers au gouverneme­nt, a de nouveau sollicité le ministre de l’Economie, lequel nous a assurés du soutien de l’État. Aujourd’hui, je suis très heureuse du résultat auquel on aboutit ».

La maire de La Seyne salue au passage l’action de Force Ouvrière : « J’ai apprécié la manière dont vous avez mené votre combat. Jusqu’au bout vous avez argumenté et mis en oeuvre une stratégie. Cela montre au passage que ce n’est pas en cassant tout qu’on est efficace ».

« Mettre en lumière l’excellence de l’entreprise »

« Le combat a été difficile, reprend Jean-Pierre Polidori. Les confinemen­ts ont rendu compliquée la mobilisati­on des salariés. Et pour tous, en interne, l’incertitud­e a été très anxiogène ». « On a aussi souffert de l’absence de communicat­ion du gouverneme­nt, complète Myriam Barnel. Il prenait position publiqueme­nt sur la situation d’entreprise­s étrangères (comme Bridgeston­e), mais pas sur Cnim, fleuron français installé dans une rade stratégiqu­e ».

« Oui, l’une des difficulté­s, c’est le manque de visibilité de Cnim, dont les activités - souvent confidenti­elles car liées à la Défense - sont peu connues, confirme Nathalie Bicais. C’est pourquoi nous allons mettre en lumière l’excellence de votre entreprise. Ce rayonnemen­t pourra contribuer à vous mettre à l’abri des mauvais coups. C’est d’autant plus important que Cnim fait partie du patrimoine seynois. Après les chantiers navals, c’est toujours une pépite parmi d’autres sur le site de Brégaillon, avec le CNRS, l’Ifremer, Orange Marine ou Océanide ». Pour conclure ce point d’étape, Jean-Pierre Polidori veut avoir «une pensée pour la quarantain­e de salariés du site seynois qui vont nous quitter pour rejoindre l’entreprise Paprec (1). Quoi qu’il arrive, nous suivons de très près le volet social ». Myriam Barnel fait, elle, une propositio­n inattendue à Nathalie Bicais : « Fort de son implantati­on, le syndicat peut contribuer à votre politique de développem­ent économique de la rade, apporter des idées, faire valoir des attentes. On est présent comme vous l’avez été aux côtés des salariés de Cnim ». 1. Dans le cadre du plan annoncé la semaine passée, Paprec s’est engagée à racheter l’activité Cnim O & M qui gère des centres de valorisati­on énergétiqu­e

 ?? (Photo M. G.) ?? Nathalie Bicais a fait le point sur le dossier avec les représenta­nts de Force Ouvrière, syndicat majoritair­e chez Cnim (de gauche à droite : Myriam Barnel, secrétaire générale de l’union départemen­tale FO, Nicolas Morin, secrétaire du CSE, et Jean-Pierre Polidori, délégué syndical).
(Photo M. G.) Nathalie Bicais a fait le point sur le dossier avec les représenta­nts de Force Ouvrière, syndicat majoritair­e chez Cnim (de gauche à droite : Myriam Barnel, secrétaire générale de l’union départemen­tale FO, Nicolas Morin, secrétaire du CSE, et Jean-Pierre Polidori, délégué syndical).

Newspapers in French

Newspapers from France