Mas des Escaravatiers... s’il ne doit en rester qu’un
« Le plus petit des grands festivals », comme il aime à se définir était parmi les rares de France, catégorie musiques actuelles, à tenir scène ouverte l’été dernier sur son site de Puget-sur-Argens. Ce qui fait dire à son organisateur, Sébastien Costamagna : « Si nous, n’ouvrons pas, alors personne n’ouvrira cet été ! » Pour cela, il se base sur son expérience de la saison passée avec une édition recentrée sur août, limitée à neuf dates et garnie de « la totale » au rayon protocole sanitaire, avec règles ultra-strictes validées par les autorités compétentes.
« Il a servi de modèles pour d’autres événements en France. Cet été, s’il faut se munir de tests à l’entrée, en plus des masques, du gel, etc., et que c’est la bonne formule pour exister sans surcoût pour nous, je dis banco ! Après, ne nous demandez pas un marquage au sol, des barrières pour isoler les groupes de spectateurs, etc., ça, on ne sait pas faire ! Quant aux distanciations sociales, ceux qui les disent possibles en plein air, c’est ironique ou menteur », arrête-t-il.
Pomme et Négresses Vertes sur la liste
À l’heure qu’il est, neuf dates sont envisagées. « Notre programmation est faite avec dixhuit artistes sur le papier. Un quart des dates sont posées. D’autres le sont sur des périodes... Comme Pomme qui est prévue sur la première quinzaine d’août... Rien de précis. Nous en sommes là », observe un brin désarmé le Monsieur 100 000 volts du festival.
Cuisine interne et dépendances...
Idem pour les Négresses Vertes, potentielle tête d’affiche dépendante des autres festivals. « Une venue au Mas, forcément ça s’amortit sur plusieurs dates, donc si celle de Nîmes dont la jauge est plus importante que nous est annulée, par effet ricochet, ça remet tout en cause pour leur venue ici ! », explique Sébastien, dans les starting-blocks. « Ce que j’entends ces tempsci n’est pas encourageant... Il nous faut au moins deux mois pour mettre en vente les places, donc nous devons être fixés vers mi-mars début avril. »
Si certains gros festivals nationaux évoquent « l’enjeu politique » pour faire peser la balance en leur faveur, au Mas on reste les pieds sur terre. « Notre responsabilité sociale est bien moins importante. Les Vieilles Charrues, c’est 22 CDI à l’année plus une armada de prestataires et toute une région qui dépend des milliers de festivaliers. Moi, c’est trois CDI...», relativise-t-il, sans se résigner. Comme quelque 200 organisateurs de festivals, il a signé la tribune « Pourquoi on y croit ! », initiée par les Eurockéennes de Belfort. Optimisme en bandoulière.