Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ramatuelle : le festival maintenu

- V. G. vgeorges@nicematin.fr

M «ême dans les périodes les plus difficiles, il faut tout faire pour apporter des choses positives. Des messages, mais aussi des actes. J’ai contacté un grand nombre d’amis, qui ont tous envie de jouer et en même temps de donner de l’espoir aux gens ». Ainsi parle Jacqueline Franjou, présidente du festival de Ramatuelle, dont elle prépare l’édition 2021, « en plein air et avec tous les gestes barrières ».

Après l’avoir maintenu en 2020, elle travaille à la programmat­ion de cette nouvelle édition avec son binôme Michel Boujenah, directeur artistique du festival, «Elleest faite à 80 % », dit-elle, en citant quelques noms qui ont donné leur accord de principe : le metteur en scène Jean-Luc Moreau, le comédien et dramaturge Benoit Solès, les acteurs Fabrice Luchini, Christian Vadim, Alex Lutz, « et peutêtre Christophe Maé, ajoute-t-elle. Les artistes sont bien accueillis dans cette presqu’île. Ici, ils se sentent aimés ».

Recréer des liens sociaux

Les préparatif­s vont bon train : « On regarde les décors, on calcule les coûts, les transports, il faut affiner tout cela mais les artistes veulent venir », précise-t-elle.

Elle souligne combien « la culture nous aide à recréer des liens sociaux.

La programmat­ion du festival de Ramatuelle est prête à  % selon Jacqueline Franjou, aux côtés du directeur artistique Michel Boujenah.

Les gens sont en manque de ce lien indispensa­ble. Plein d’artistes ont fait des vidéos, il s’en dégage des émotions incroyable­s. Nous avons aussi fait des petites vidéos d’une minute et demie pour que les gens n’oublient pas les disparus, Juliette Gréco, Claude Brasseur, Robert Hossein… »

C’est exactement ce que disait Michel

Boujenah sur la scène du théâtre de Ramatuelle, en ouvrant le festival 2020 : « La culture, c’est ce qui nous lie, ce qui fait de nous ce qu’on est. Alors, n’arrêtons pas ce combat. C’est tellement bon de se retrouver, même masqués ! ». Pour la présidente, « c’est au-delà de la résistance, c’est une question de survie morale et financière. Il faut revenir un peu à la raison, que des artistes s’adaptent, sans demander des cachets trop importants sans dégager des marges énormes, pour relancer l’économie progressiv­ement. C’est ce que nous pensons Michel et moi ».

Sachant qu’à Ramatuelle, le prix des places de spectacles est autour de 55 euros, et «iln’yapasde bénévole, tout le monde est payé », souligne-t-elle encore.

« Une région terre de festivals »

Les entreprise­s mécènes et sponsors seront encore au rendezvous : « Elles nous donnent des réponses positives, un peu plus ou un peu moins, mais avec la volonté de ne pas arrêter de soutenir la culture. » Jacqueline Franjou ne s’arrête pas là : elle compte maintenir le festival de musique, celui de cinéma de plein air, créé l’été dernier à Ramatuelle, et les festivals de photograph­ies à Six-Fours et La Seyne. « Si on arrive à faire cela, on montrera que cette région reste une terre de festivals, que nous sommes tous solidaires. Un festival participe au développem­ent économique aussi. Vivement aussi qu’on puisse rouvrir les musées. » Enthousias­te, elle est surtout persuadée que « la culture et le sport nous aideront à nous reconstrui­re moralement, physiqueme­nt. Le monde ne peut plus être comme avant la ‘‘peste’’ car il s’agit de sa cousine. J’y crois car tant de créativité, d’ingéniosit­é, qui naissent chaque jour, aideront aussi les jeunes, qui souffrent et aussi nos aînés, qui nous apprennent le devoir de mémoire ».

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(Photo doc. Philippe Arnassan)

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