Sur le Plan, chez des vaches
Le Pradet Descendu de ses blancs alpages, Jean-Loup Pourchier a choisi de faire paître son troupeau de vaches sur le Plan. Une curiosité pour les promeneurs qui fréquentent le site.
Elles connaissent les pentes abruptes, l’air de l’altitude et les sommets enneigés. Depuis peu, une trentaine de vaches font connaissance avec l’excessivement plat pays du Plan. Un site qui semble leur convenir à merveille.
« On vient de Beuil, dans l’arrière-pays niçois, annonce Jean-Loup Pourchier, le berger, souriant lui-même de l’oxymore que forment son deuxième prénom et son métier quand ils sont accolés !
Un épais chapeau en feutre vissé sur la tête, et la chienne Étoile toujours dans les pieds, il répond sans lassitude aux promeneurs qui s’étonnent devant son troupeau.
Les promeneurs sous le charme
Ce qui ne vaudrait pas le moindre regard en Normandie ou en Auvergne, attise ici la curiosité... Des vaches au Pradet, et plus généralement sur le littoral varois, ça fait un effet boeuf. Sur le Plan, à part les bisons métalliques installés dans le parc nature, la tendance est plutôt aux ovins.
« Tous les hivers, on descend de la montagne parce que làhaut, à 1 500 mètres d’altitude, tout est sous la neige et les vaches n’ont rien à brouter, explique Jean-Loup en cavalant derrière les audacieux ruminants qui ont profité d’un moment d’absence de leur gardien pour quitter leur enclos. Convaincues que l’herbe est plus verte dans les sousbois, elles ont pris le large paisiblement. « Elles adorent cette herbe de sous-bois, mais elle est gorgée d’eau. En fait, ça ne les nourrit pas vraiment », soupire l’éleveur.
Les Tarines, Abondance croisées Vosgiennes, Aubrac ou exotiques Galloway (les noires et blanches aux poils longs venues d’Écosse) accordent peu de crédit à ces considérations nutritionnelles et broutent par gourmandise. Les vacances, c’est fait pour prendre du bon temps ! Multipliant les coups de sifflet et onomatopées, Jean-Loup met un bon quart d’heure à les faire sortir de là et à les guider vers le pré qui leur a été pour l’instant assigné, en bordure du chemin de SaintAvy. D’un pas lent, les vaches s’exécutent, ruminant ostensiblement leur désapprobation. « Il faut prendre son temps avec les bêtes, avoue Jean-Loup, manifestement hermétique à la frénésie de la ville toute proche.
« Ce n’est pas la première fois qu’on vient dans le Var, mais la première fois au Pradet », poursuit-il en expliquant connaître le secteur pour avoir déjà conduit des brebis à Carqueiranne.
Échange herbe tendre contre débroussaillage
« Je vais à la rencontre des propriétaires pour leur demander s’ils veulent m’ouvrir leur terrain. En broutant, les vaches font un gros débroussaillage et ensuite, je passe le broyeur ».
Un échange gagnant-gagnant entre l’éleveur et les riverains. Outre le plaisir d’entendre quelques cloches tinter dans une campagne, ils auront respecté les obligations de débroussaillage et fait place nette avant l’arrivée des beaux jours. Accessoirement, ils auront redonné du sens à l’expression « lou pitchoun prat », (le petit pré en provençal) qui a donné son nom au Pradet.
« On va rester dans le coin jusqu’au mois de mai, annonce l’éleveur. Le temps que la neige ait fondu làhaut. ».
D’ici là, à défaut de regarder passer les trains, les vaches vont profiter de la douceur du climat... et regarder passer les promeneurs, toujours plus nombreux dans le Plan depuis la création de l’Espace nature départemental. Prudence :
Si vous approchez du troupeau, faites bien attention à tenir vos chiens... et pensez à ne pas toucher le fil de barrière électrique qui est sous tension.
‘‘ On va rester ici jusqu’à ce que la neige ait fondu la haut »