Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un club libertin, toujours ouvert, crée l’émoi à Cannes

L’établissem­ent accueille toujours ses clients et ne s’en cache pas. Ce qui a provoqué la surprise chez certains dans la cité des Festivals en ces temps où la distanciat­ion physique est recommandé­e

- A. C.

C’est une petite porte discrète, presque invisible, dans la vieille ville de Cannes. On sonne pour entrer. Mini vestibule, plus ou moins embué. Cheveux blancs bien peignés, regard azur perçant et torse nu avec une serviette nouée autour de la hanche, le patron nous scrute d’un oeil inquisiteu­r.

On lui dit bonjour, mais pas le temps d’expliquer notre requête : « Cet après-midi ; on est complet ! »

On tente alors de lui proposer un reportage sur son sauna, mais le refus est encore plus vif : « Ça ne m’intéresse pas ! J’ai plein de demandes de journalist­es, 7 à 8 de TF 1 m’a proposé une émission, ça ne m’intéresse pas. Voilà ! ».

Cet échange-là s’arrête là... Fallait-il montrer davantage patte blanche pour pénétrer dans ce lieu prisé des libertins ? Quoi qu’il en soit, les petites affaires de ce commerce se négocient à l’abri des regards curieux et indiscrets et semblent prospérer, même sous le règne des « gestes barrières ».

Mais leurs ébats cachés font néanmoins débat. D’autant plus que classés X (forcément !) dans la même catégorie que les piscines ou salles de sport, ces saunas d’un genre particulie­r ne sont plus autorisés, et transgress­ent donc plus d’un interdit (lire par ailleurs).

L’Aquadisiac, « seul et unique sauna mixte

et libertin à Cannes », provoque d’ailleurs des remous qui éclabousse­nt déjà au-delà du jacuzzi et du hammam à 14 places où l’on déambule, du sauna norvégien où l’on peut dériver, voire du glory hole et autres croix de Saint-André où « les plus téméraires peuvent s’aventurer », selon le site de l’établissem­ent privé.

Pour cet enseignant-formateur qui souhaite rester anonyme, l’annonce sur le site Internet de l’établissem­ent d’un aprèsmidi Baizobar ce samedi, de 12 à 18 h, avec un visuel pour le moins explicite, est la goutte qui fait déborder le verre. Et lui hérisse le poil, paradoxale­ment.

« Inconvenan­t et dangereux »

« Je ne suis pas pudibond ni liberticid­e, mais je suis ulcéré de voir que ces clubs peuvent continuer d’ouvrir alors que les restaurant­s et théâtres sont fermés, s’insurge-t-il au nom d’une certaine opinion, publique et pudique.

« S’il me semble qu’il y a bien un endroit où l’on ne peut pas respecter les gestes barrières, c’est bien là ! Alors nous sommes plusieurs à penser que ce genre d’événements, c’est inconvenan­t et dangereux ! » On l’aura compris, celui-là ne sera pas de la partie fine.

Mais le site de l’Aquadisiac mentionne encore que « les règles d’hygiène sont scrupuleus­ement respectées », sans préciser s’il faut tomber le masque, en même temps que le pantalon pour aller deviser parmi les bulles et courants chauds. Alors certes, le couvre-feu tempère les ardeurs, passé 18 h. Et il n’y est plus question de soirée « pyjama chic et choc ». Mais l’établissem­ent promet déjà une belle Saint-Valentin samedi prochain...

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(Capture d’image N-M.) L’après-midi à thème, dont l’affiche est explicite, aurait fait « complet » hier...

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