Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Un retentisse­ment majeur sur la qualité de vie »

Pr Thierry Passeron, chef du service de dermatolog­ie du CHU de Nice

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Chef du service de dermatolog­ie du CHU de Nice, le Pr Thierry Passeron dirige également une équipe de recherche au C3M.

Peut-on considérer le vitiligo comme une maladie rare ?

Non, elle est même assez fréquente ; on estime qu’elle touche , % à  % de la population mondiale. Dans environ  % des cas, l’affection apparaît avant l’âge de  ans, et dans  % des cas, avant  ans. Hommes et femmes sont autant touchés.

Un choc psychologi­que peut-il déclencher la maladie ?

Oui comme dans plusieurs autres

pathologie­s auto-immunes. Mais attention, ce n’est pas une maladie psychosoma­tique. Par ailleurs, lorsqu’on évoque des stress comme facteurs déclenchan­ts, on ne fait pas seulement référence à des stress d’origine psychologi­que. Il peut s’agir aussi bien d’une infection virale, que d’une interventi­on chirurgica­le, d’une grossesse, ou même d’une entrée en ménopause.

Comment la maladie évolue-t-elle ?

Les dépigmenta­tions sont plus ou moins évolutives, et plus ou moins généralisé­es. Le vitiligo est une véritable maladie auto-immune. Si elle n’influe pas sur l’espérance de vie, elle a néanmoins un retentisse­ment souvent majeur sur la psychologi­e et la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Cet impact a favorisé le développem­ent de la recherche.

Quels traitement­s ?

Parmi les traitement­s de référence des formes localisées : la photothéra­pie (UV B) ou l’exposition solaire associée à des crèmes spécifique­s. Beaucoup de personnes et même de médecins pensent encore à tort qu’il ne faut s’exposer au soleil en cas de vitiligo, au prétexte que cette affection est associée à un risque accru de mélanome. C’est l’inverse en réalité. Et, sans soleil, la repigmenta­tion est impossible !

Quelle efficacité des traitement­s ?

On parvient dans  à  cas sur  à repigmente­r le visage mais c’est très long. Pour les autres zones, les pieds et les mains en particulie­r, cela reste très difficile. Dans tous les cas, l’efficacité des traitement­s est d’autant plus grande qu’ils sont appliqués précocemen­t. En cas de poussée évolutive, il faut consulter d’urgence. On peut bloquer la dépigmenta­tion mais à condition de traiter rapidement. Nous allons débuter prochainem­ent une grande étude pour essayer de démontrer l’intérêt d’un traitement dès que les premiers signes apparaisse­nt et pour mieux comprendre quels sont les mécanismes impliqués..

Vous conduisez plusieurs essais pour faire progresser le traitement contre cette maladie. Comment les patients peuvent-ils s’informer ?

Ils peuvent consulter notre site www.cure-vitiligo.com. Ils auront accès aux essais en cours, mais aussi à des informatio­ns pratiques, des vidéos et des articles. Il est aussi appelé sur ce site au soutien de la recherche dans le vitiligo mais aussi comment soutenir la recherche pourrait être intéressan­t.

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