Sarah Gleason bons baisers de Nice !

Cette Américano-Japonaise établie sur la Côte d’Azur imagine des cartes postales pleines de poésie, qui transforment nos objets quotidiens en sujets de rêverie. Avec, elle veut nous inviter à nous écrire davantage, même quand on s’est déjà tout dit en app

J’aimerais donner l’envie de s’asseoir, dans le calme, de retrouver l’écriture manuscrite pour se donner des nouvelles ou se dire autre chose… C’est tellement spécial de recevoir un mot par La Poste, ce n’est quand même pas la même chose qu’un mail, un texto ou un appel. Moi, j’aime joindre quelque chose dans l’enveloppe, des feuilles que j’ai ramassées, des photos… C’est presque méditatif de choisir ce qu’on va écrire et ce qu’on va mettre dans l’enveloppe. Et celles que je reçois, je les accroche au mur après les avoir lues. » À contre-courant de nos modes de communication instantanés et dématérialisés, Sarah Gleason voudrait nous redonner le goût de la carte postale. Parce qu’elle, elle adore ça. Parce que sa famille et certains de ses amis sont loin, aussi, aux États-Unis et au Japon. Et que celle qui est née à Tokyo, en 1992, et a grandi dans la banlieue newyorkaise aime faire de chaque courrier un petit cadeau. Soignant la présentation, le pliage. « Un truc japonais avec le papier, sans doute.

Comme l’origami, le kirigami [l’art du découpage, ndlr]… Ça m’est resté. La papeterie me manque ici, au Japon il y a des magasins de plusieurs étages uniquement consacrés au papier, aux enveloppes et aux stylos ! Quand je vais voir mes grands-parents à Tokyo, je ramène du stock… »

Chez elle à Nice, qu’elle a découverte en 2014 et où elle a choisi de s’établir deux ans plus tard avec son amoureux niçois, Sarah Gleason imagine ses cartes postales. Des images tout en délicatesse. Qui s’inspirent de nos vies quotidiennes, de nos salons, de la nature, de nos animaux de compagnies, de nos plats préférés. Son chat Fuji, des cookies, une bouteille de lait, des tomates, des piments, un arrosoir, des branches de mimosa, des feuilles…

Un trait naïf plein de poésie. Des couleurs pop ou pastel.

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Évoquer les petits rien qui rendent les gens heureux”

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Un truc japonais avec le papier, sans doute”

Pour dire bonjour

« Je sais dessiner de manière beaucoup plus réaliste mais là, je veux évoquer simplement les petits riens qui rendent les gens heureux. Magnifier le charme des petites choses », dit-elle. Joli programme. Dessinatrice autodidacte, la jeune femme partage et vend ses créations depuis quelques années (1), travaille avec des collectifs d’artistes azuréens, et vient tout juste de professionnaliser cette passion née dans l’enfance, en marge de son métier d’assistante de direction dans une résidence étudiante. Des affiches et des calendriers au départ.

Un plan de Nice aussi, avec ses bonnes adresses à elle, qu’elle glisse parfois aux étudiants. Et des cartes, seulement des cartes maintenant. « Des cartes de voeux sans message prédéfini, pour que les gens soient libres de dire ce qu’ils veulent. Juste bonjour, pourquoi pas ! »

Sarah dessine partout, tout le temps. « Au début, je dessinais sur papier puis j’ai débuté l’art digital en 2016, maintenant je travaille sur tablette. Ça enlève de la contrainte et me permet de dessiner partout avec presque rien. Mon iPad et mon stylo, et j’ai toute ma palette de couleurs sous la main, je dessine dans les transports, dans la nature, en pause au travail. » Plus pratique, la tablette, pas moins authentique. « Souvent quand les gens entendent “dessin sur tablette”, ils pensent qu’on triche, mais pas du tout. Je fais tout à main levée, je retravaille des heures. » Des heures, c’est souvent ce qu’il faut pour laisser penser que c’est tout simple. 1.Tarifs : 1 carte 4 € ;lotde3,11 € ;de4,12 € ;de5,14 €. Les cartes de Sarah Gleason sont disponibles chez

rue Droite, dans le Vieux-Nice, et chez rue Tonduti de L’Escarène à Nice.

Rens. et boutique en ligne : www.sarahgleasonart.com Et sur Instagram @sarahgleasonart