À Toulon, les étudiants en Staps sont inquiets
La colère résonne depuis des mois dans les couloirs de l’université toulonnaise. Hier, vers 14 h, étudiants, syndicats et enseignants de la formation Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) sont venus manifester sur la place de la Liberté pour exprimer leur ras-le-bol.
Ils demandent l’ouverture de places supplémentaires au sein du master MEEF (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) consacré à l’éducation physique et sportive, ainsi qu’une amélioration du matériel et des conditions d’enseignement des professeurs.
Contraints de se rediriger
À la colère s’ajoute l’incompréhension. Dans une licence composée de 179 étudiants sur le campus de Toulon, seules trente places en master s’offrent à eux, pour les universités de Nice et Toulon réunies. D’où un sentiment d’inéquité perçu entre les formations similaires en France. Avec un taux de réussite de 45 % – l’un des meilleurs du pays – l’académie de Nice affiche un taux d’admission au parcours de 19 %, soit 1 étudiant sur 5, contre 33 % à Bordeaux et à Aix et jusqu’à 67 % à Nancy. Face à la quantité restreinte d’admissions, les étudiants sont contraints de se rediriger vers d’autres académies, sans totales certitudes d’obtenir une place :
« Nous sommes dans une situation de non-orientation pour des élèves qui ont bien réussi, c’est quelque chose de dramatique », s’alarme le directeur de la formation, Jean-Paul Péron. Même si des discussions sont toujours en cours, les représentants du rectorat n’ont pas encore transmis de réponses positives à l’ouverture de place.
« Un manque de moyens considérable »
Pour les enseignants, c’est aussi un coup dur. Outre l’idée de ne pas pouvoir offrir de perspectives d’avenir pour leurs étudiants, ils soulignent le manque de moyens et les problèmes d’effectifs dans l’enseignement supérieur : « Il y a un malaise dans l’enseignement. Le nombre d’élèves augmente avec un nombre de postes qui diminue. Additionné aux manques de moyens matériels, il devient difficile de travailler » précise M. Mendoze, professeur dans la formation. Ce dernier souligne un problème qui vient d’en haut : « Ce sont des décisions politiques, on réduit les places, les postes, à un moment ce n’est plus possible ».