Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le Banana split premier tube de Lio

Depuis quarante ans, le dessert glacé est sur les lèvres des Français. Cette chanson coquine s’est écoulée à plus de 700 000 exemplaire­s.

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

Catégorie tubes équivoques, quand tu nous tiens... Après Les Sucettes de France Gall, sur un coup génial de Serge Gainsbourg en 1966, voilà un autre morceau chanté par une toute jeune fille (Lio a 16 ans en 1979) et qui joue sur le double sens. Jugez plutôt : « Baisers givrés sur les montagnes blanches / On dirait que les choses se déclenchen­t /La chantilly s’écroule en avalanche ». La métaphore filée du Banana split n’a rien à envier à celle des Sucettes que Gainsbourg avait fait chanter à France Gall. Cependant, entre les deux chansons, Mai 68 est passé par là. Tandis que la blonde France Gall chantait en toute innocence, la brune qui ne compte pas pour des prunes, devenue Lio, comprend parfaiteme­nt le texte et s’en amuse.

Rendez-vous manqué

Sur fond de synthétise­urs survoltés, la chanteuse belge cartonne en Belgique et en France. Le refrain est sur toutes les lèvres et l’on découvre Lio, de son vrai nom Wanda Tavares de Vasconcelo­s, née en 1962 au Portugal dans la petite ville de Mangualde. Quand elle a six ans, sa maman décide d'émigrer vers la Belgique.

Très jeune, Wanda s’amourache de la chanson. Elle n'a que quatorze ans quand le hasard va l'aider à assurer son destin : elle retrouve Jacques Duvall, un vieil ami de la famille, qui est parolier. Ensemble, ils attendent dans les bureaux d’EMI, à Bruxelles, où ils doivent présenter une maquette. Sauf que leur contact les a oubliés... C’est l’éditeur lui-même qui finit par les recevoir. Lio – qui a emprunté à la bande dessinée Barbarella de Guy Pellaert, son pseudo – déboule, tresses sur la tête et pantalon en satin violet. À quinze ans, elle a déjà un style affirmé, une sacrée personnali­té. L’éditeur leur propose d’adapter en français une chanson des Ikettes, Peaches and Cream. Jacques Duvall met dessus les paroles du

Banana Split.

En tête, il a le succès des Sucettes... On passe donc de la confiserie au dessert glacé, beaucoup plus gourmand et offrant un large spectre de compréhens­ion. L’air n’a alors rien à voir avec celui du tube. Le compositeu­r Jay Alanski écrit en une heure la mélodie du Banana. Le rythme dansant et surtout le refrain entêtant facile à chanter avec son Banana na banana na banana split ont fait le succès de cette chanson numéro une des ventes en 1980 avec plus de 700 000 exemplaire­s du single écoulé.

Régulièrem­ent reprise

Quarante ans après, Lio continue d’interpréte­r son titre phare lors de la tournée Stars 80 et Banana 34,90 €

Un pseudo emprunté à Barbarella

split est régulièrem­ent reprise par différente­s génération­s d’artistes en plus de plusieurs remixes qu’elle-même a fait de sa chanson en 1982, dans une version anglaise intitulée Marie-Antoinette écrite par les Sparks et en 1995. On peut aussi citer les versions de Kim Key etdugroupe­Apyà la fin des années quatre-vingt-dix. Dans la dernière décennie, c’est la scène rock qui se l’approprie avec la complicité de Lio sur le dernier album des Fatals Picards en 2018 ou le groupe Cachemire et leur pote Didier Wampas.

Quant à Philippe Katerine, il mange, lui aussi sa banane, peut être inspiré par Le Banana split. Mais c’est une autre histoire...

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