Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Homejackin­g : les accusés campent sur leur position

Robert Tran et Sami Ksaier, accusés de vol en réunion avec violence commis à La Ciotat en 2016 ont longuement donné leur version des faits devant les assises du Var. Verdict aujourd’hui

- V. W.

C’est bien connu, les absents ont toujours tort. Surtout dans une cour d’assises. Des trois hommes suspectés d’avoir commis un « saucissonn­age » chez un couple de restaurate­urs à La Ciotat le 13 mai 2016 (lire nos éditions précédente­s), deux seulement sont aujourd’hui dans le box des accusés à Draguignan. Le troisième, Imed Derbel, n’a pas fait appel de la décision rendue l’an passé par la cour d’assises d’Aixen-Provence. Et hier, du fond de sa cellule où il purge une peine de quinze ans de réclusion criminelle, ses oreilles ont dû siffler…

Derbel, le cerveau et les muscles

Car ceux que l’enquête désigne comme ses complices ont chargé la mule. Selon leur version, c’est lui qui a décidé d’aller à Marseille pour aller « gagner des sous ». «En route, il m’a proposé un cambriolag­e, raconte Sami Ksaier. Mais quand il m’a dit qu’il y aurait des personnes dans la maison, j’ai refusé. » Arrivé chez Robert Tran à Frais-Vallon dans l’après-midi du 12 mai, il se serait absenté plusieurs fois – « pour préparer son coup » estime l’avocat de Robert Tran, Me Regley – avant de leur demander dans la soirée de se rendre avec lui à La Ciotat.

« La copine de Robert nous a amenés. Là-bas, Imed est parti avec trois ou quatre personnes. On l’a attendu, longtemps. Comme il ne revenait pas, on est reparti en taxi. » « Quand j’ai entendu Imed parler d’armes avec eux, je me suis énervé, confie Robert Tran. Comme j’étais en cavale à ce moment-là, je ne pouvais pas prendre le moindre risque...»

Malgré cette dispute, ce dernier ramènera Imed Derbel et Sami Ksaier à Nice le lendemain. Il y retournera en juin, après une algarade avec sa petite amie. C’est à ce moment-là qu’il se fera interpelle­r en leur compagnie.

Des aveux encombrant­s

Problème, lorsque l’enquête commence à s’intéresser de trop près à sa compagne – avec qui il a eu un fils –, il décide de passer des aveux devant la juge d’instructio­n en décembre 2017. Dans le détail, il lui raconte qu’il a bien participé à ce vol, effectué car il manquait d’argent. « Imed a frappé la femme, moi l’homme avec la crosse d’une arme factice, confiait-il alors. On est ensuite reparti avec leur voiture, qu’on a brûlée à Saint-Savournin. » Des confidence­s qu’il répétera plus tard au téléphone à un ami. « Je savais que j’étais sur écoute, reconnaît-il aujourd’hui. J’ai menti car je voulais protéger Chanaz et mon enfant. De plus, je voulais me venger d’Imed, qui voulait reconnaîtr­e mon fils pour obtenir des papiers. » Robert Tran reviendra sur ses aveux quelques mois plus tard. Pour ne plus en démordre. Aux jurés désormais de se faire une opinion.

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(Photo Laurent Martinat) Le verdict sera rendu cet après-midi.

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