Var-Matin (La Seyne / Sanary)

On peut rire de tout avec les gens intelligen­ts. Pas avec les crétins.”

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Que représente Pierre Desproges pour vous ?

François Berléand : J’ai été élevé avec L’Os à moelle et Hara-Kiri .On partageait le même humour. Je l’avais rencontré chez des amis, et j’étais mort de rire, car il avait un humour extraordin­aire, que je qualifiera­i d’existentie­l. Quand Daniel Benoin m’a demandé de lire Desproges il y a  ans, j’ai tout de suite dit oui. Et là aussi. Je considère que quand Coluche et

Si on ne peut plus rire de rien, ne pensez-vous pas qu’on va finalement pouvoir rire à nouveau de tout ?

FXD : On l’espère, mais attention ! Il ne faut pas que Desproges et Coluche soient les cautions de la lourderie. Je suis certain qu’ils renieraien­t des gens qui se veulent leurs héritiers et qui se plaignent qu’on ne peut rien dire. Il ne faut pas se servir d’eux pour cautionner le racisme. Ils étaient beaucoup plus intelligen­ts que ça. Ces

Quelle différence y a-t-il selon vous ?

FXD : C’est la différence entre ‘‘rire avec’’ et ‘‘rire de’’. Le vivre ensemble, c’est le rire ensemble. Dans la cour de récré, on peut rire avec un gamin d’un de ces traits de caractère. Mais se liguer contre lui pour se moquer de ce trait de

Dans la pièce que vous avez jouée hier, vous êtes respective­ment psychiatre et président de la République. Après avoir enfilé ces pantoufles, que pensez-vous de la situation actuelle ?

FB : Le premier confinemen­t était plutôt gai, parce qu’on n’a pas l’habitude. On pensait que ce serait une parenthèse et que tout serait fini plus tard. Ce n’était pas anxiogène comme maintenant. Des pans entiers de l’économie ne fonctionne­nt plus. Une psychanaly­ste m’a confié qu’elle était submergée de travail parce que les gens vont mal. La pharmacien­ne m’a confirmé que  % de sa clientèle vient pour des antidépres­seurs. La société est

Comment faites-vous votre métier aujourd’hui ?

FB : Bizarremen­t. Mais avec beaucoup de joie.

FXD : On joue devant trois caméras, pour les abonnés seulement, et on est absolument ravis. C’est un bonheur de retrouver mon partenaire pour cette pièce extraordin­aire, qu’on n’a pu jouer seulement  fois. Les auteurs, qui ont aussi écrit Le Prénom nous disaient qu’ils n’avaient pas eu un aussi bon accueil critique depuis cette pièce. Celle-ci est très drôle, avec du fond.

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