Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Marie Drucker Enquête

France 2 propose, demain, une nouvelle émission de faits divers – Au bout de l’enquête, la fin d’un crime parfait ? – qui s’intéresse aux rebondisse­ments judiciaire­s.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr à partir

Les amoureux de Faites entrer l’accusé, l’émission phare de France 2 sur les faits divers, ne sont pas restés longtemps orphelins d’une telle matière. Demain, la chaîne publique propose son nouveau magazine du genre, Au bout de l’enquête, la fin du crime parfait ?, présenté par Marie Drucker. Ce nouveau magazine s’intéresse à des affaires dites cold cases, qui ont connu des retourneme­nts de situation, grâce à la ténacité d’un protagonis­te ayant fait basculer l’enquête en se battant pour la manifestat­ion de la vérité.

Ces enquêtes illustrent ainsi les progrès et les avancées majeurs des services techniques et scientifiq­ues de la police et de la gendarmeri­e, qui permettent de reprendre le fil d’affaires jusque-là non élucidées.

Au sommaire du premier numéro : l’Affaire Martine Escadeilla­s qui, près de trente ans après les faits en 2016, a connu un coup de théâtre majeur.

Pourquoi une émission sur les faits divers maintenant ?

France Télévision a toujours été une chaîne précurseur­e en matière de magazine de faits divers, on pense notamment à Faites entrer l’accusé .Àcôtéde ça, la série Cold Case a connu un immense succès sur la chaîne, il y avait donc une forme de terreau propice et une volonté de la direction de renouveler le genre. Arnaud Poivre d’Arvor produit et anime de manière admirable Non élucidé mais comme son nom l’indique, ce sont des affaires encore ouvertes. Là, on a voulu se concentrer sur des affaires qui ont connu, après plusieurs années, un vrai rebondisse­ment par une preuve scientifiq­ue, un témoignage, la ténacité d’un enquêteur.

À quoi va ressembler l’émission ?

C’est un pari novateur, avec une narration sans voix off et une écriture très humaine. Je serai en plateau avec Alain Bauer, professeur de criminolog­ie, mais on a souhaité, avec la production, apporter une mise en image très propre, sans voyeurisme ni sensationn­alisme.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?

Cela fait quatre ans que je n’étais plus journalist­e. Je voulais aller dans la création, en réalisant et produisant des films. Mais quand France TV m’a proposé l’émission en décembre, j’ai aimé ça. Il y avait une note très humaniste dans la manière dont la production m’a présenté le projet. J’ai un vrai goût pour le documentai­re, pour le magazine, pour les faits divers, pour tout ce que cela dit de notre société. Et puis, il y a une vraie tradition française en la matière, que ce soit au cinéma ou à la télévision. Le phénomène d’identifica­tion est systématiq­ue. Il y a une fascinatio­n pour le crime qui n’est pas nécessaire­ment morbide. On se dit souvent la même chose face à un crime commis par un voisin. ‘‘On aurait jamais pensé’’, ‘‘c’était quelqu’un sans histoire’’, sans oublier l’idée que ça peut ‘‘arriver à n’importe qui”.

Irène Frain a justement écrit un ouvrage sur le sujet l’an dernier, Un crime sans importance, pour expliquer que derrière chaque affaire se cachait une famille, des proches, une justice qui est souvent trop longue...

Le cold case le plus célèbre de France, l’affaire Gregory, vient de connaître un nouveau rebondisse­ment...

Je suis née dans les années  alors j’ai grandi avec cette affaire. Ça a marqué les esprits de toute une génération. Dans Au bout de l’enquête, on va essayer de mélanger des affaires connues et d’autres moins connues du grand public mais qui avaient secoué une région.

La police scientifiq­ue permet de clore des affaires plusieurs décennies après les faits, qu’estce que ça change ?

Alain Bauer va être d’un grand support pour recontextu­aliser chaque affaire. Il va apporter une vision, une expérience, une culture criminelle à chaque cas. Et on va comprendre pourquoi des affaires sont résolues plusieurs années après les faits...

Le créneau horaire,  heures le samedi, peut surprendre pour une émission sur les faits divers.

Je suis très contente de cette case horaire car on est dans la continuité de  h  le samedi qui, souvent, aborde cette thématique. On va essayer de surfer dessus.

Au bout de l’enquête, la fin du crime parfait ? de demain, 14 heures, sur France 2.

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