Les parcs « indoor » en péril
Ce secteur souffre peut-être plus que d’autres de la crise sanitaire, en raison de charges fixes mensuelles très lourdes à assumer. Pour les professionnels, les aides sont insuffisantes
Patrick Gamot est le vice-président du Space, une association professionnelle qui représente les espaces de loisirs indoor en France, soit 2 000 entreprises et 12 000 salariés accueillant quelque 90 millions de visiteurs chaque année.
Au mois de novembre, il avait déjà lancé un cri d’alerte afin de faire savoir que sa profession faisait partie des « grands oubliés » de la crise.
« Les espaces de loisirs indoor sont menacés de mort avec, en moyenne, une baisse de 80 % du chiffre d’affaires par rapport à l’exercice 2019 », plaidait-il alors. La requête du Space se voulait parfaitement claire : obtenir un abondement du fonds de solidarité de 7 000 euros par mois pour les entreprises du secteur et ce, pendant dix mois.
Un calcul (140 M€) qui a une logique… C’est qu’en moyenne, ces dernières ont des charges fixes de 17 000 euros par mois, 7000 de plus que ce que propose le fonds de solidarité.
Ni avancées, ni annonces
La situation est-elle toujours la même aujourd’hui ? « Oui, assure Patrick Gamot. Nos établissements sont toujours fermés et le niveau d’aides dont nous bénéficions est nettement insuffisant. Suite à plusieurs demandes, nous avons été reçus le 15 décembre par Alain Griset, ministre délégué auprès de Bruno Le Maire, et il nous a promis d’étudier notre cas et de nous apporter des réponses. Je suis en contact régulier avec l’un de ses conseillers
« Notre demande vise aussi à nous aider dans la reprise », explique le vice-président du Space.
mais à ce jour, il n’y a pas d’avancées ni d’annonces. »
Nos adhérents sont désespérés. Depuis le début de la crise, 25 entreprises ont déjà fermé définitivement. Et désormais, beaucoup se posent la question de savoir si elles rouvriront lorsque ce sera possible », poursuit le vice-président du Space.
« Si l’on garde en tête le chiffre de 17 000 euros de charges fixes par mois, cela représente plus de 100 000 euros de perte ou d’endettement supplémentaire pour les huit mois de fermeture. De plus, hormis l’impact financier, on hypothèque l’avenir de ce secteur qui ne pourra
«pas investir dans les prochaines années. Et si on ne dynamise pas nos attractions, c’est la mort à petit feu. »
« Reprise lente »
Patrick Gamot met aussi en avant une autre problématique : « Chez nous, la reprise d’activité est toujours très lente, de l’ordre de 30 % le premier mois, 40 % le deuxième et 50 % les deux mois suivants. Notre demande vise donc aussi à nous aider dans cette reprise d’activité, d’autant qu’on va entrer dans notre saison creuse, les mois où l’on ne gagne pas d’argent ».
« Beaucoup se posent la question de la réouverture. »