Un nouveau projet audacieux pour les touristes à Monaco
Une association aimerait faire construire une passerelle de 275 mètres de long au-dessus de la mer. Son idée ? Offrir aux piétons et aux touristes un cadre plus approprié à la promenade.
Ils se définissent comme «unespace d’expression en faveur d’un cadre de vie en adéquation avec les enjeux écologiques de notre terre ». Joignant le geste à la parole, les membres de l’association Ecopolis ont imaginé un projet d’urbanisme pour la principauté alliant l’esthétique et l’attrait de la marche à pied. L’idée est de développer une passerelle pour faire le trait d’union entre le Yacht-club et la future extension en mer. Une promenade élégante, en plein air et en contrebas de l’hôtel Fairmont, au-dessus des flots des Spélugues, qui permettrait d’éviter de circuler à pied sous le tunnel Louis-II, peu hospitalier.
« Ce tunnel, c’est un point noir pour les piétons, les joggeurs, les personnes en fauteuil roulant ou avec des poussettes qui l’empruntent », soufflent les membres d’Ecopolis.
À huit mètres au-dessus de la mer
Dessinée par Corrado Bevacqua et son bureau monégasque Cobe Design, la passerelle rêvée est une structure de 275 mètres de long, à huit mètres au-dessus de l’eau, qui se déroule du bout des quais du port Hercule jusqu’au nouveau port du Portier. L’ouvrage prendrait appui sur les piliers des Spélugues via des pieux placés à l’oblique pour supporter la structure. Le tout réalisé en corian [un matériau constitué pour deux tiers de charges minérales et un tiers de résine acrylique N.D.L.R.], matière imperméable à l’eau et au vent. L’installation des lames de façon striée donnera du rythme à l’ensemble et l’aspect d’un squelette serpentant. Enfin, la forme du bastingage en volute créera une banquette naturelle sur la promenade pour se poser entre deux pas. « La passerelle a été pensée à la bonne position pour à la fois ne pas déranger les clients de l’hôtel et être assez haute pour éviter les vagues », souligne Claudia Batthyany, membre de l’association. « La construction striée de la structure permettra à l’eau de passer au travers. Et en cas de tempête, la promenade serait fermée comme tous les sentiers littoraux les jours de mauvais temps. »
Le bon timing ?
L’association, qui s’engage depuis 1998 pour la sensibilisation de la population sur les questions environnementales, réfléchit à cette passerelle aérienne depuis plusieurs années déjà.
« Nous avons eu des retours à l’époque indiquant que le projet a séduit. Puis on nous a dit de patienter, qu’une réflexion globale était engagée pour le quartier », souligne Évelyne Tonelli, qui préside Ecopolis.
Alors l’association a patienté… mais les projets pour le Portier et le Larvotto étant définis, rien n’indique la réalisation d’une quelconque passerelle. Dans un courrier adressé à l’association l’an dernier, Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre pour l’Équipement, l’Urbanisme et l’Environnement indiquait que des travaux étaient à prévoir au niveau des Spélugues et qu’il était « prématuré » d’engager une réflexion.
Depuis, silence radio. Quand les travaux sur les piles des Spélugues ont démarré, l’association s’est dit que c’était « le moment parfait » pour relancer le gouvernement à réfléchir à ce projet. Le message est passé !