, une présidentielle bien transparente
Marine Le Pen et Gérald Darmanin, face-à-face sur France , un débat où le ministre de l’Intérieur contribue, sans le vouloir, à « dédiaboliser » la présidente du Rassemblent national. Pendant ce temps-là, jeudi dernier sur la chaîne C, Jean-Luc Mélenchon livrait, dans l’émission de Cyril Hanouna, ses phrases assassines contre ce qu’il appelle le
« séparatisme » des riches au moment où les députés débattent eux de tous les autres séparatismes qui menacent l’unité de la société française, dont, au premier chef, le séparatisme islamiste. Le moins qu’on puisse dire est que les audiences des deux émissions n’ont pas révolutionné les foules. Pas sûr également que la sortie d’Audrey Pulvar, tête de liste socialiste aux prochaines régionales d’Île-de-France contre Emmanuel Macron dont, à l’entendre, « Anne Hidalgo ferait du petit bois » à la future présidentielle marque les esprits. C’est que l’heure n’est pas, mais alors pas du tout, au combat de . Certes, bien des hommes et des femmes politiques, et ceux qui espèrent y participer, n’ont que cette idée en tête. Mais les Français, eux, ont aujourd’hui deux préoccupations essentielles, et on les comprend : la crise sanitaire qui continue de les frapper et la crise économique qui pourrait suivre cette sombre période. Dans l’immédiat, chacun garde son nez sur le guidon : à quand de vraies vacances sans crainte d’avoir à les annuler à la dernière minute, que faire des enfants s’ils ne vont pas à l’école, et comment faire ses courses avant heures ? Bref, à quand la liberté ?
L’arrivée des vaccins n’a pas tout à fait suffi à soulager les craintes. Le retard dans leur livraison en a irrité et inquiété plus d’un. La lenteur des industries pharmaceutiques à fournir les précieuses doses, la difficulté à obtenir des rendezvous pour ceux à qui il est nécessaire, et surtout, maintenant, la multiplication des mutants sur tous les continents risquent d’occulter ce qui est tout de même une prouesse de la science du XXIe siècle : mettre sur le marché en quelques mois seulement des antidotes au funeste coronavirus. Le bout du tunnel arrive, mais il arrive bien lentement. Reste cette interrogation, dans toutes les têtes : comment la France, l’Europe, le monde sortiront-ils de la pandémie ? Et à quelle vitesse retrouverons-nous le monde d’avant ? Il y a aura des perdants, sûrement. On pense au tourisme, à l’aviation, à la culture, à la restauration. Mais aussi peut-être des changements incommensurables dans le monde du travail, de nouveaux chantiers, de nouvelles chances qui sait ? Le pire, heureusement, n’est jamais sûr.