Agressé, Marek Halter sous protection policière
Au domicile parisien de Marek Halter, dans le Marais, le téléphone n’arrête pas de sonner en ce dimanche matin. L'écrivain juif a été agressé à son domicile dans la nuit de vendredi à samedi, selon une information de nos confrères du Figaro. « Je vais bien », a confié hier l’intellectuel à Nice-Matin. « J’ai quelques bleus qui se répareront vite. La seule chose, c’est que j’ai une prothèse à l’épaule qui a été légèrement déplacée dans la bagarre. » Depuis la révélation de son agression, des messages de soutien du monde entier lui sont parvenus. Selon l’écrivain, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’a appelé en personne. L’intellectuel a demandé, explique-t-il, à être placé sous surveillance policière. « Une voiture est en faction devant ma porte. » Les circonstances de son agression sont « atypiques », de son propre aveu. L'écrivain, qui met la dernière main à son dernier livre intitulé Un monde sans prophètes, dit s’être assoupi dans son fauteuil.
« Deux Arsène Lupin, mais qui n’avaient rien de gentlemen, se sont introduits chez moi au milieu de la nuit, vers 2 h 30 du matin, en passant par la fenêtre du premier étage. Ils étaient cagoulés de noir, de vraies cagoules, et portaient des gants noirs. J’ai senti une présence. Quand j’ai ouvert les yeux, un des deux était au-dessus de moi. » Selon Marek Halter, le second était dans l’embrasure de la porte. Que voulaient-ils ? L’écrivain ne le sait toujours pas, ce qui rend cette agression assez mystérieuse. « J’ai attrapé celui qui était à côté de moi, on s’est battus, je lui ai demandé ce qu’ils faisaient chez moi. J’ai crié. Il m’a dit « Si tu continues à crier, t’es mort ». Je suis tombé dans la lutte. » Selon l’officier la Légion d’honneur, les deux hommes ont alors pris la fuite par la porte d’entrée.
« Ils étaient là pour m’intimider »
« Ils n’ont rien volé, ils ont laissé ma carte bleue sur la table et ont embarqué mes clés. Depuis un précédent cambriolage par des Tchétchènes, la police m’avait dit de laisser les clés dans ma serrure, à l’intérieur. » L’écrivain affirme ne pas comprendre le motif de cette agression. « Des menaces, j’en ai eu beaucoup par le passé, mais pas récemment. Ma conviction c’est que ce n’étaient pas des cambrioleurs, mais des gens qui étaient là pour m’intimider. » Son prochain ouvrage, dans lequel il dénonce « l’intelligentsia religieuse », peutil être la cause de cette agression ? « Je ne sais pas, mais je finirai par le savoir. »
Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, lui a adressé un message sur Twitter, tout comme Christian Estrosi, maire de Nice. L’écrivain tente de prendre son agression avec philosophie. «Ce qui est encourageant, c’est que depuis qu’elle a été révélée, je sens une solidarité profonde. Je n’ai jamais reçu autant de messages de tous bords, de toutes les religions. Ceci prouve qu’il y a une onde de Bien dans ce pays et que nous avons seulement besoin d’une circonstance particulière pour exprimer notre solidarité. »