Le fondateur de l’école Atman visé par une enquête
Marc Bozzetto, le président-fondateur de l’école d’ostéopathie de Valbonne, dans les Alpes-Maritimes, est sous le coup d’une enquête. Une plainte a été déposée mardi
Que s’est-il passé entre les murs d’Atman, cette école d’ostéopathie renommée, installée sur un campus de 12 000 m2 à Valbonne ? Le charismatique Marc Bozzetto, son président-fondateur, a-t-il agressé sexuellement, ou violé des femmes, lors de consultations ?
C’est ce qu’affirment cinq d’entre elles qui ont déposé plainte contre lui. Selon nos informations, une nouvelle plaignante a poussé la porte mardi dernier de la caserne de gendarmerie de Cannes. C’est là que sont menées les investigations.
Une plainte mardi
Cette Azuréenne de 55 ans s’est décidée à sortir d’un long silence à la lecture d’un article de NiceMatin. Le dossier compte désormais six plaignantes.
Deux sont défendues par Me Julien Darras, avocat niçois, qui a déjà porté la parole de victimes d’agressions sexuelles dans une affaire niçoise retentissante. Une septième femme a témoigné, mais n’a pas porté plainte. Coïncidence du calendrier d’enquête, de nouvelles auditions étaient menées ces quinze derniers jours à Cannes. Certaines plaignantes ont été réentendues.
Marc Bozzetto lors d’une séance d’ostéopathie.
L’affaire a éclaté en 2016, au gré d’une plainte déposée au Canada par une étudiante. Elle affirmait avoir été agressée sexuellement lors d’un symposium. Cette parole outre-atlantique a été le déclencheur. En France, six autres femmes que tout oppose – parmi elles une ex-salariée, une sportive de haut niveau, une salariée du monde de la culture, une ancienne étudiante – racontent alors peu ou prou la même histoire.
Sous couvert de séances « d’ostéopathie pelvienne », selon ses termes, Marc Bozzetto, 80 ans aujourd’hui, aurait abusé d’elles.
Baisers sur les seins, cunnilingus, masturbation, mots crus – « Tu vas avoir envie de me sucer », « Je vais libérer ton énergie sexuelle » –, pénétration digitale.
Un praticien très renommé
Mis sur le banc des accusés, le praticien est un ponte doté d’une indiscutable aura dans le milieu de l’ostéopathie. Il court avec prestance conférences et symposiums de par le monde. Son établissement est sous tutelle du ministère de la Santé. Voilà pour le côté pile. Côté face, nombre d’interlocuteurs décrivent un autre personnage. « Marc Bozzetto ? Tout le monde savait », témoigne une ancienne étudiante, aujourd’hui ostéopathe sur la Côte d’Azur. Certains continuent à le défendre bec et ongles mais le milieu de l’ostéopathie semble prendre ses distances. Marc Bozzetto, présumé innocent, crie au complot. Il a refusé de s’exprimer. Son avocate parisienne, Me Karine Benadava, souligne qu’elle n’a été informée « que par la presse », de l’ouverture d’une information judiciaire. « Dans ce contexte, nous ne pouvons prendre la parole. »