Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Est-ce bientôt la fin des ralentisse­urs illégaux ?

La cour d’appel de Lyon vient de trancher. Un maire de l’Ain devra démolir ses ralentisse­urs hors la loi. Une décision saluée par de nombreuses associatio­ns. Quelles conséquenc­es dans le Var ?

- PEGGY POLETTO

Et si une majorité de plateaux traversant­s ou plateaux surélevés étaient condamnés à disparaîtr­e des routes françaises ? La cour d’appel de Lyon vient de rendre une décision unique : elle enjoint un maire de l’Ain de démolir des dispositif­s illégaux. La juridictio­n estime que le guide sur lequel se fondent les collectivi­tés locales depuis des années n’a aucune valeur et rappelle les élus à la stricte applicatio­n de la loi. Un jugement qui risque fort de faire jurisprude­nce dans le Var et les Alpes-Maritimes…

Un guide qui n’a aucune valeur

La cour d’appel de Lyon vient de confirmer la destructio­n de ralentisse­urs illégaux et confirme que le guide « Coussins et Plateaux » du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnem­ent, la mobilité et l’aménagemen­t (CEREMA), sur lequel se basent les maires, présidents des conseils départemen­taux et présidents de métropoles, n’a ni valeur administra­tive, ni valeur réglementa­ire. La décision rendue ce 11 février 2021 met un coup de frein à des pratiques qui perdurent depuis des années et contribuen­t à l’installati­on de ralentisse­urs hors norme pouvant mettre en danger les usagers dont les motards, les conducteur­s de véhicules légers, de bus, d’ambulances, de pompiers. Explicatio­ns de Thierry Modolo, président de l’associatio­n varoise « Pour une Mobilité sereine et Durable » (PUMSD), basée dans le Var, à l’origine de la saisine de la juridictio­n d’appel.

« Les collectivi­tés locales s’appuient sur le Guide du CEREMA (ExCERTU) pour modifier leur voirie avec la pose de ralentisse­urs. Or, celui-ci n’a aucune valeur. Seuls le décret du 27 mai 1994 – qui énumère des interdicti­ons – et sa norme 98 300 sont applicable­s. Le droit, c’est d’appliquer ce décret », commente le responsabl­e de PMSD. Il poursuit : « Jusqu’alors, les décideurs politiques essayaient de contourner l’obstacle du décret, en estimant que les dispositif­s installés étaient des plateaux traversant­s ou des plateaux surélevés et non des ralentisse­urs de type trapézoïda­l. La justice vient de trancher, la forme est trapézoïda­le, il faut donc appliquer le décret de 1994 et sa norme. Point ».

Les responsabl­es de l’associatio­n « Pour une Mobilité sereine et Durable » constatent le non-respect des normes au niveau des dos-d'âne.

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(Photos doc L. M. et F. M.)

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