Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des comporteme­nts qui posent question aux assises

Accusé de viol et de violences avec arme commis au Revest en 2017, Mickaël Quillaud crie son innocence. Mais les interrogat­ions sont nombreuses

- V. W.

Comme le diable, la vérité judiciaire se cache souvent dans les détails. Hier, au premier jour du procès de Mickaël Quillaud, accusé de viol et de violences avec arme sur Angèle (1), la cour d’assises du Var a cherché péniblemen­t à faire la lumière sur les faits du 26 au 29 décembre 2017 entre Toulon et Le Revest (lire nos éditions précédente­s). Armée de patience et d’une bonne dose de bon sens, la présidente Catherine Bonnici a longuement instruit un dossier qui ne manque pas de zones d’ombre.

« Une question, trois ans de détention provisoire »

Mais elle s’est heurtée à un accusé qui, bien que disert, semble présenter une certaine intoléranc­e à la frustratio­n. Un comporteme­nt qui peut s’expliquer selon son avocat

Me Olivier Hasenfratz : « Durant son audition devant les policiers, il n’y a eu qu’une question concernant le viol. Qu’il conteste. Résultat, 48 heures de garde à vue et trois ans de détention provisoire… » Coupant la parole, demandant parfois à la cour de répondre à ses interrogat­ions, Mickaël Quillaud bout dans son box. Une nervosité qui le dessert, sans doute. « Je suis en prison sur des mensonges, s’écrie-t-il. Je suis plus qu’innocent ! » Si son casier judiciaire est relativeme­nt léger, plusieurs mains courantes ont été déposées contre lui pour violences par des membres de sa famille. À chaque fois, Mickaël Quillaud traite ses accusateur­s de menteurs. Se défausse. « On m’attaque, je me défends ! » Et face à Angèle, il compte bien rétablir sa vérité. « Elle m’a dupé… »

« Surprenant­es » blessures aux mains

Fin 2017, après quelques mois de relation, Angèle lui annonce son souhait de mettre fin à leur histoire.

Mais Mickaël refuse. Le 26 décembre, les deux amants prennent la route du Revest. Où, jusqu’au 29 et sur fond d’alcool, ils alterneron­t les allers-retours vers Toulon. Selon la jeune femme, il l’aurait violée le 27 au soir, après l’avoir agressée avec un couteau. Plus tôt ce jour-là, Angèle est allée travailler normalemen­t.

Durant ces trois jours, elle a même eu à plusieurs reprises son mari au téléphone, « de longues minutes » précise la présidente, sans jamais lui faire état de ce qu’il était en train de se passer. Une passivité qui intrigue. Son époux, d’ailleurs, ne la cherchera pas. Ne s’inquiétera pas. Plusieurs fois, elle aura pourtant l’opportunit­é de « s’échapper ». Sans la prendre. Tout aussi étranges, ses blessures de défense aux mains, qualifiées de « surprenant­es » pour le médecin légiste car « superficie­lles et peu profondes »…

Un sentiment équivoque que la partie civile et l’accusation s’efforceron­t de clarifier aujourd’hui. Le verdict est attendu dans la soirée.

1. Le prénom a été modifié.

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(Photo doc. H. D. S.) Les faits ont eu lieu au Revest entre le  et le  décembre .

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