Le Cercle du février va fêter son e printemps
Le rendez-vous est immuable… Chaque année, à la même époque, les sociétaires du Cercle du 24 février 1848 célèbrent son anniversaire. L’institution a été fondée en 1893, à la gloire de ceux qui, en 1848, après trois sanglantes journées d’émeutes parisiennes, ont renversé le régime honni de Louis-Philippe pour donner naissance à la IIe République. Et cette année encore, malgré la crise sanitaire, les membres du bureau seront présents derrière le président Fabien Baudino ce mercredi 24 février à 16 h 30 devant le monument aux morts.
Une histoire datant du XIXe
L’histoire des Cercles, qu’on appelait aussi Clubs ou Chambrées, remonte au début du XIXe siècle. Hauts lieux d’échanges ils pullulaient dans le Var. Leur existence était ancrée au plus profond de l’âme populaire.
Propices aux joutes verbales, ces entités traduisaient bien l’esprit frondeur du français et du Varois en particulier. Si certains affichaient leur apolitisme, la plupart étaient de vrais foyers d’agitation. En ce temps où la TV et le Web n’avaient pas encore rompu le lien social, on s’y retrouvait par affinités. Compte tenu de son passé mouvementé, Le Beausset abritait un nombre considérable de Cercles. Ainsi trouvait-on le Cercle démocratique, le Cercle de l’union, le Cercle de l’avenir, ceux de la Concorde, de Saint-Pierre, de Saint-Hubert, de la Renaissance, d’Apollon, des Vieux soldats, de Saint Napoléon, de la Paix, des Indépendants, etc.
Dernier vestige
De nos jours ne subsiste que le Cercle du 24 février (ex-Cercle démocratique). Dernier vestige d’un passé révolu, cette structure chère au coeur de Fabien Baudino (7e président depuis sa création) occupe une salle située au n° 42 de la rue Portalis (au-dessus du café Jaurès). Temple laïque de l’humanisme et de l’universalité, elle trouve son fondement dans la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789. En 128 ans d’existence combien de Beaussetans ont-ils fréquenté ce Cercle ? Combien d’échanges homériques s’y sont-ils produits ? Par atavisme familial, la plupart des sociétaires actuels ont succédé à leurs pères, grands-pères et arrièregrands-pères.
Buste dédicacé
En 1914, quelques semaines avant son assassinat à Paris, l’illustre Jean Jaurès y a fait étape. Son buste et son portrait dédicacé de sa main figurent en place d’honneur dans les murs de l’établissement, non loin d’une Marianne polychrome au torse avantageux. Dans les années cinquante, en pleine campagne électorale, le député communiste Jacques Duclos y avait fait une apparition remarquée.