Hôtel départemental des
L’ancien bâtiment des archives départementales entièrement réhabilité par le Département a révélé, hier matin, sa métamorphose à l’issue d’une visite privée. Le passé se donne un avenir
Il n’est pas encore ouvert au public, mais sa transformation a été révélée, hier matin, en petit comité à quelques privilégiés. Principalement des élus du Département, représentants de la presse locale et régionale. L'annonce est désormais officielle : l’Hôtel départemental des expositions (HDE), tant attendu, ouvrira au public dès le 23 avril prochain(1). C'est en substance ce qui a été annoncé lors d'une conférence de presse donnée par le président du conseil départemental Marc Giraud. Une annonce officielle qui confortera, au regard d'un tourisme international qui fait de plus en plus cas de la culture, une image de Draguignan qui en avait bien besoin.
Simplicité et modernité
À l’intérieur tout a été repensé. Un espace d’accueil épuré et un premier constat : le bâtiment d’origine a été entièrement libéré de la circulation entre les étages.
« Une greffe latérale a été opérée, elle permet de mettre en sécurité l’édifice et surtout de libérer les espaces d’exposition », explique Frédéric Pasqualini, architecte concepteur, qui anime la visite. La contrainte de la gestion des niveaux a ainsi été écartée. Le parcours simple se fait via une coursive, avec un escalator, qui ouvre l’accès aux trois plateaux principaux. Des espaces d’exposition colorés avec un éclairage artificiel qui, à terme, valorisera les objets bientôt exposés. « Nous sommes dans un espace d’exposition et non pas dans un musée », rappelle l’architecte dracénois.
« C’est un lieu polyvalent qui permettra toutes les scénographies et mises en scènes possibles.» À cet égard, l’édifice est remarquable. Ses caractéristiques propres et le mode de fonctionnement imaginé le rendent assez fonctionnel et attractif.
« L’idée est de créer à distance un volume dissocié avec ce vide du bâtiment annexe qui permet de garder l’appréhension de la façade existante et, en même temps, créer une mise en scène différente sur chaque niveau », poursuit Frédéric Pasqualini qui a oeuvré aux côtés de Philippe Maffre, en charge de la scénographie.
La visite se poursuit au premier étage. Ici, se découvre la particularité d’un bâtiment très massif, avec un plancher constitué de voûtains en briques, soutenu par des poutrelles métalliques.
Mur d’échiffre
Chaque pièce est séparée par un mur central, appelé « mur d’échiffre ». Il permet de différencier les zones. « Cet élément d’origine du bâtiment participe à son identification, sa signature, il constitue sa colonne structurelle et oriente le sens de la visite. Cette structuration de l’espace se retrouve jusqu’au dernier étage », indique Frédéric Pasqualini. Dans l’épaisseur des murs, des vitrines d’exposition modulables peuvent être compartimentées ou cachées. Toutes les façades ont été occultées. Le travail de l’architecte a également consisté à dissimuler les organes techniques dans les façades. Enfin, la hauteur de l’HDE a été optimisée pour être en mesure d’accueillir tous types d’oeuvres, notamment de grandes sculptures. Les combles ont ainsi été supprimés révélant au plus haut niveau un plafond habillé de poutres et de voûtains d’origine, typiques de l’architecture de la fin du XIXe siècle. La réhabilitation ainsi achevée, l’HDE est mieux armé pour faire valoir toutes les richesses d'un passé chevillé au coeur de beaucoup.
1. L’HDE abritera deux expositions temporaires par an consacrées à la connaissance de l’histoire et des civilisations.