« J’espère que je serai dans le match »
David Gaudu sera le leader de l’équipe Groupama-FDJ pendant les trois jours. Avec lui, une armada : Pinot, Molard, Madouas... Les Tricolores devraient faire parler d’eux.
Il devrait être la meilleure chance tricolore au général sur la course. David Gaudu a changé de dimension depuis la dernière Vuelta, où le Breton a remporté deux étapes et pris la 8e place du général. Hier en fin d’après-midi, depuis son hôtel antibois, le grimpeur de 24 ans a assumé le poids de ses nouvelles responsabilités, avec calme et tranquillité.
C’est votre première participation au Tour des Alpes-Maritimes et du Var, dans une région que vous connaissez bien...
Oui, c’est une première. Ces dernières années, j’allais sur l’UAE Tour. Je connais bien la région, surtout les tracés des première et troisième étapes. Depuis le début de l’année, j’ai investi dans un appartement proche du port à Nice. Ce qui m’a permis de rouler pendant quinze jours sous le soleil en janvier, alors que chez moi (en Bretagne), ce n’était pas les mêmes conditions. Physiquement et mentalement, ça m’a fait du bien.
Viserez-vous la victoire ce
week-end et quels sont vos adversaires ?
C’est ma course de reprise et même si les sensations à l’entraînement sont correctes, rien ne remplace la course. Il y a un gros plateau. Je pense aux Ineos, qui vient avec l’armada : Thomas, Pidcock, Sivakov. Il y a aussi les Astana, avec Fuglsang ou encore Mollema (Trek). Pour le général, dès demain (aujourd’hui), on en saura plus car les plus forts devraient se dégager.
Vous avez déclaré avoir coché l’étape de Fayence...
Oui, parce que ce mur, c’est une belle arrivée, punchie comme je les aime. Ça arrive sur le deuxième jour de course, ce qui me convient mieux parce que le premier est toujours plus difficile. J’espère que je serai dans le match.
Vous allez avoir Thibaut Pinot comme équipier. Les rôles se sont inversés ?
Thibaut a dit qu’il venait faire des kilomètres et voir si son dos tenait. J’espère qu’il va se faire plaisir et qu’on va le voir avec nous. Mais on reste tous des compétiteurs et si ça le titille, on pourrait le voir devant. À l’heure actuelle, on n’a pas encore défini de tactique précise.
Avec la Covid, pensezvous que les courses sont plus dures à gagner en France ?
On sait que la saison peut s’arrêter du jour au lendemain, donc les équipes veulent assurer des retombées pour leurs sponsors et les coureurs veulent se montrer, surtout ceux en fin de contrat. Mais, même l’an passé, sur ma reprise à Burgos, ça roulait déjà vite.
La saison est-elle la plus importante de votre carrière ?
C’est une année importante puisque je serai leader sur les courses d’une semaine, comme Paris-Nice, et co-leader avec Arnaud Démare (qui visera les victoires au sprint) pour jouer le général sur le Tour de France. Ce n’est pas rien, c’est une belle opportunité, une évolution, que m’offre l’équipe.
Est-ce que vos deux victoires sur la Vuelta l’an passé ont été un déclic ?
Oui, désormais je sais comment gagner. Je sens que j’ai passé un cap physique et psychologique. Je vais pouvoir courir plus libéré. Je ne vais pas me prendre la tête avec des détails. J’ai déjà réussi à le faire, j’aimerais le refaire à la pédale sur une étape de montagne du Tour.
Comment vivez-vous cette pression autour de vous ?
Je laisse de côté ce qui se dit ou s’écrit de bien ou de mal sur moi. Je ne vais pas m’affoler ou partir au quart de tour en fonction de ça. Je fais mon vélo pour moi. Je viens au départ des courses en ayant travaillé le mieux possible à l’entraînement, lors de mes intensités. Si je passe quand même à travers, je n’aurai rien à regretter parce que j’aurai tout fait pour être en forme.
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Si ça le titille, on pourrait voir Thibaut devant ”