Barjols : bientôt une nouvelle vie pour les anciennes tanneries
Les 17 000 mètres carrés de friches à dépolluer, reconstruire, réhabiliter et aménager ont reçu la visite du secrétaire d’État à la Ruralité, Joël Giraud, qui a confirmé l’aide gouvernementale
Barjols, comme 999 autres communes de France de moins de 20 000 habitants, a été retenue pour bénéficier du programme « Petites villes de demain ». Ce qui est prometteur en termes de subventions puisqu’il dispose d’une enveloppe de l’État de 3 milliards d’euros sur six ans (2020-2026) pour toute la France. Il s’adresse aux communes en souffrance mais exerçant un rôle territorial central, en ce sens que leur dynamisme peut et doit se répercuter sur les villes alentour. Barjols est ce bourg, qui doit revitaliser tout un territoire. D’où la visite hier du secrétaire d’État à la Ruralité, Joël Giraud. D’autres communes ont été sélectionnées dans le Var, comme Aups, capitale varoise de la truffe, où il s’est rendu jeudi ou Saint-Maximin où il a longuement visité hier la basilique Marie-Madeleine (lire ci-dessous). Barjols va en plus bénéficier du fonds friches destiné à réhabiliter les sites industriels abandonnés. Les tanneries désertées depuis les années 1980, en sont le parfait exemple.
Tout ça, c’est le plan de relance martèle le secrétaire d’État.
Une école d’art en projet
Pour l’instant la dépollution du site se termine. Il y aura ensuite démolition d’une partie des bâtiments. Suivront une reconstruction
Les tanneries abandonnées sont devenues lugubres et tristes. Mais Joël Giraud a dit aimer visiter les sites industriels. Elles vont bénéficier des aides de l’État dans le cadre des programmes Petites villes de demain et de recyclage des friches.
et l’aménagement. Les anciennes tanneries devraient accueillir une école d’art, ou du moins une antenne, où seraient enseignées la peinture, la sculpture, etc. Sont également prévus un écomusée, un espace de coworking ,une quarantaine de logements intergénérationnels ou encore du stationnement, explique Cathy Venturino-Gabelle, la maire. Laquelle souligne que le site a été racheté par l’Établissement public foncier pour le compte de la commune.
«Jenesuis pas Chantal Goya »
Sa directrice générale en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Claude Bertolino, a commenté la visite, soulignant à quel point le projet méritait l’aide de l’État. L’argent part vite. La découverte d’une nichée de chauve-souris et d’hirondelles, deux espèces protégées, oblige à prendre des précautions supplémentaires et rallonge la facture. « On a besoin de toutes les bonnes fées » dit-elle. « Mais je ne suis pas Chantal Goya » répond du tac-au-tac Joël Giraud en riant. La visite se poursuit dans le centre ancien jusqu’au cloître Saint-Joseph, qui mène le cortège d’élus dans un jardin, où trône curieusement une statue de Jeanne d’Arc. « Pas de photo devant Jeanne d’Arc » demande-t-il avant de partir pour un échange avec les élus en mairie. Non sans rappeler avant de s’éclipser qu’il faut que Barjols
en tant que bourg-centre irradie la ruralité. Avec les “Petites villes de demain”, on est dans des logiques de restructuration d’un maillage territorial et de guichets uniques pour tout ce qui est service public comme Pôle emploi .»
«Des emplois nouveaux
Il précise une nouvelle fois à l’intention des nombreux élus présents, que Barjols peut bénéficier aussi d’un poste de chef de projet en ingénierie de base, pour monter les dossiers lourds, poste financé à 75 % par l’État. Sans oublier les volontaires territoriaux administratifs, soutenus à hauteur de 15 000 €.
Joël Giraud est secrétaire d’État auprès de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault. La cohésion des territoires, c’est le but recherché explique-t-il, « les petites villes doivent bénéficier d’un maillage territorial. » Pour cela « je travaille avec tous les ministères. »
Deux sujets restent en suspens pour l’instant, « les droits des LGBT, dont les problèmes sont plus accrus en milieu rural et l’égalité femme-homme. Il va falloir travailler là-dessus. »