Des lycéennes perpétuent le message d’un déporté
Toulon Elèves de 1ère, elles ont mené un projet artistique en s’appuyant sur le récit d’un ancien déporté du camp des Milles
Herbert Traube, 94 ans, interné au Camp des Milles durant la Seconde Guerre mondiale, est ému en découvrant le projet artistique des six lycéennes. Dans une vidéo mêlant des images de danse - en couleur et en noir et blanc -, de la musique et des extraits de témoignages de cet homme, les jeunes filles ont cherché à illustrer son expérience dans les anciens camps nazis. Touché par cette oeuvre, il a tenu à les remercier au travers d’un long message.
Lina, Julia, Fanny, Victoria, Lucy et Lola, élèves de 1re en spécialité arts-plastiques à Dumont-D’Urville, sont à l’origine du projet. Avec leur professeur, Sabine ColléBalp, les lycéennes ont participé en janvier dernier, à un séminaire sur le mémorial de la Shoah. Les élèves devaient en amont préparer un projet vidéo, dans le but de le diffuser sur le site du mémorial.
Un format inédit
Quinze lycées ont été conviés au séminaire et représentaient chacun un camp, visité préalablement par les élèves. Dans le cadre d’une exposition en collaboration avec deux artistes, ils devaient donc réaliser une vidéo représentant des personnages et leur expérience du camp.
Les élèves du lycée Dumont ont opté pour l’originalité : « Au début, on voulait faire une histoire animée ; finalement on a opté pour de la danse. Le ressenti est différent pour chacun et permet de toucher des personnes de toutes générations », explique Lina.
Une fois associée la musique du film La Liste de Schlinder au témoignage oral du rescapé, il en ressort une vidéo mêlant art, mémoire et émotion.
« Se souvenir »
L’objectif premier pour les lycéennes était de « transmettre et faire comprendre » le vécu d’Herbert Traube. Pour elles, la visite du camp a été au final, plus qu’une experience ; une prise de conscience : « Avant, cela ne nous touchait pas vraiment. En allant dans le camp, en rencontrant et écoutant les rescapés et leurs témoignages, ça nous a marquées. Ce n’est pas que dans les livres, c’est réel », confie Fanny. Pour Sabine Collé-Balp, professeur d’art-plastique, le projet était une manière de faire perdurer la mémoire et de sensibiliser les jeunes : « De nos jours, la sensibilisation sur ces questions est moins marquée. C’était donc une occasion de connaître l’Histoire, de se souvenir et de transmettre la mémoire ».