Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ineos-Grenadiers, extérieur nuit

A la manoeuvre tout au long de l’étape, le collectif britanniqu­e a été surclassé dans le final à Fayence, où le puncheur équatorien Narváez a pris la troisième place.

- PIERRE-MICKAËL AYI

Vainqueur à l’Étoile de Bessèges avec Ganna, sur le Tour de la Provence avec Sosa, le team Ineos-Grenadiers est toujours bredouille, après la deuxième étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Et ce n’est pas faute d’essayer. Hier à Fayence, comme la veille à Gourdon, Rohan Dennis et Dylan Van Baarle se sont époumonés en chassant les échappés, avant que Geraint Thomas ne place le train britanniqu­e en tête au pied du mur de Fayence, à 1,2 km de l’arrivée. Mais seul l’Équatorien Jhonatan Manuel Narváez Prado (23 ans) a pu suivre le rythme infernal de Michaels Woods (Israel Start-Up Nation) et Bauke Mollema (Trek Segafredo). Le puncheur jeune génération, passé par Axeon et Quick-Step et révélé l’an dernier sur le Tour de Wallonie, franchissa­it la ligne dans l’ombre en troisième position, à 4 secondes du vainqueur. Surtout, il se montrait à son avantage dans une équipe qui vient d’accueillir des stars comme Adam Yates et Richie Porte. Mais le collectif britanniqu­e, d’ordinaire brillant sur le calendrier World Tour, peut-il se contenter des places d’honneur ?

« Jhonny pouvait gagner »

Devant le bus rouge et bleu, quelques minutes après l’arrivée, la galaxie Ineos affichait des sourires de façade. Le team assurait que « Jhonny », vainqueur d’étape le

Jhonatan Narváez a fini troisième à Fayence, à quatre secondes du vainqueur.

15 octobre dernier à Cesenatico sur le Giro, faisait bien partie des coureurs protégés. « On savait que Jhonny pouvait gagner, après le travail qu’il a effectué cet hiver avec Richard Carapaz (vainqueur du Giro 2019, Ndlr), déclarait le directeur sportif Gabriel Rasch, surpris du rythme imprimé sur la dernière ascension. On espérait qu’il soit déjà compétitif (à Gourdon) mais il dispute sa première course et vient juste de rentrer d’Équateur, il subit encore le contrecoup du décalage horaire. C’est super de le voir à l’avant. » Quelques mètres plus loin, le vainqueur du Tour de France 2018 Geraint Thomas, trop juste physiqueme­nt, dépliait le parapluie, sous le soleil étincelant qui baignait le pays de Fayence. « C’était une top course,

Gabriel Rasch, directeur sportif

très bonne pour travailler l’intensité et faire tourner les jambes, commentait-il. J’ai travaillé pour que les gars restent à l’avant dans la montée finale. Narváez a bien fini, mais la

plupart d’entre nous effectuent là leur première course, il faudra encore un peu de temps avant de viser la victoire. »

Ça s’est joué à la pédale, tout simplement, les plus forts ont gagné ,reconnaiss­ait Dylan Van Baarle, exténué. De mon côté, j’ai donné tout ce que je pouvais avant la montée. Le niveau est très élevé ici. » Aujourd’hui, le collectif emmené par Tao Geoghegan Hart (24e au général, à 26 secondes du leader) et Pavel Sivakov (14e à 13 secondes), dos au mur, devrait dynamiter la course dans les cols. « On est toujours dans le coup pour le général, ça reste très ouvert, se rassure le directeur technique. Si on reste groupés dans le col de la Madone, nous avons encore toutes nos chances. »

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Notre plan est que les coureurs fassent un maximum de kilomètres avant Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Mais ça roule très fort ici, c’est surprenant. ”

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