Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les Niçois se relâchent sur le port du masque…

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr

Les Niçois se dérobent au port du masque imposé il y a six mois. C’est ce qu’a remarqué le ministre de la Santé Olivier Véran, samedi, sur la promenade des Anglais.

Et ce qu’a confirmé la mairie. « On a constaté un relâchemen­t depuis plusieurs semaines ». Et de chiffrer : « 3 000 verbalisat­ions à Nice depuis le 1er janvier. »

Mais est-ce vraiment spécifique au bord de mer ? Difficile à dire. La mairie n’a pas fourni de chiffres précis et la police nationale n’a pas donné suite à nos sollicitat­ions.

La météo n’a pas non plus joué en notre faveur hier. Il y avait peu de monde sur les galets balayés par le vent et la majorité des passants portaient un masque. Sauf les joggeurs, les fumeurs, les « mangeurs »… et quelques jeunes qui s’offraient une bouffée d’oxygène en période de vacances scolaires. Reportage.

« Il n’y a personne »

Cinq ados de troisième avancent au milieu du large trottoir. Désert. Le téléphone dans la main et le masque sous le menton, l’un d’eux confie : «On en profite parce qu’il n’y a personne et qu’on le garde toute la journée. Mais on va le remettre ! » Par précaution. Un peu plus loin, Jeanne promène son chien, les écouteurs vissés dans ses oreilles. La jeune fille de 16 ans garde le tissu dans sa banane. « Je l’ai toujours sur moi. Quand il y a du monde, je le mets. Mais là il n’y a personne et on est en plein air. »

Des exceptions qui se multiplien­t, selon Alex Routier. Ce week-end, le kiosquier du quai des États-Unis a vu sa fréquentat­ion exploser. « C’est simple, j’ai fait une journée d’été en termes de chiffres d’affaires. J’ai vendu beaucoup de souvenirs à des touristes régionaux. »

Et d’estimer : « Les gens sont revenus avec le beau temps et en prévision des nouvelles restrictio­ns du gouverneme­nt. Mais il y a clairement du relâchemen­t. Il y avait beaucoup de monde, de groupes qui se rassemblai­ent. Et des gens qui ne portaient pas le masque. »

« Ce Covid n’est pas dramatique »

C’est le cas de Jérôme, 58 ans, qui affiche fièrement son visage au marché des Antiquaire­s, sur le Cours Saleya.

Lui, ne le porte jamais, sauf quand il croise la police. « J’en ai marre, avouet-il. Et puis ça empêche la population de se parler. »

Il ne se définit pas comme antimasque. Mais il en a le discours : « Tout est exagéré ! Ce n’est pas la peste ou le choléra. Ce Covid n’est pas dramatique. »

La barre des 1 000 morts a pourtant été franchie hier dans les Alpes-Maritimes. Les hospitalis­ations explosent selon l’Agence régionale de santé.

Une situation qui a conduit le préfet à décréter un confinemen­t partiel et localisé sur la bande littorale, de Menton à Théoule-sur-Mer. Mais qui n’effraie pas Guy. « Je ne mets jamais le masque, confesse l’octogénair­e. Si j’attrape le Covid, je me coucherai huit jours, je lirais et boirais de l’eau. » Ce qui fait bondir son amie, Dany : « Si tu l’attrapes, ce sera bien fait ! »

 ?? (Photo Eric Ottino) ?? Masque sous le menton, des jeunes se sont offert une bouffée d’oxygène, hier, sur la Promenade des Anglais.
(Photo Eric Ottino) Masque sous le menton, des jeunes se sont offert une bouffée d’oxygène, hier, sur la Promenade des Anglais.

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