L’agresseur de policiers échappe à la prison ferme
L’avocat d’un jeune Toulonnais a plaidé « un syndrome post-traumatique » pour expliquer les violences commises par son client à Six-Fours
«Il n’a eu aucune difficulté à envoyer quatre policiers au tapis », a fustigé le ministère public lors du procès de ce jeune Toulonnais, féru de boxe thaï. Il a été condamné à une peine d’un an de prison intégralement assortie d’un sursis probatoire. La procureure avait requis au moins six mois de prison ferme.
Le prévenu, 19 ans, avait été appréhendé lors d’un contrôle, le 22 octobre, à la descente d’un bus à Six-Fours (nos éditions du 23 octobre). Sans titre de transport, et
« parce qu’un policier lui a posé une main sur l’épaule », il avait porté des coups de pied et de poing aux fonctionnaires municipaux et nationaux présents. Jusqu’à cinq jours d’incapacité totale de travail (ITT) avaient été distribués aux victimes.
« Il s’en est pris plein la figure »
Son avocat a plaidé les effets d’un « stress post-traumatique » alors que le jeune homme et sa famille auraient été victimes d’actes violents dans le quartier où ils habitaient à Toulon avant de déménager dans l’ouest-Var. « Violences avec armes – dont des coups de couteau –, cocktail molotov jeté sur le balcon… Il s’en est pris plein la figure », a insisté Me Pascal Zecchini. Quatorze plaintes ont été déposées. Sans suite, a affirmé le pénaliste.
Une expertise psychologique est venue accréditer la thèse d’un « sentiment d’injustice envahissant ». Et la présidente du tribunal de résumer : « Il semblerait que vous traduisiez ce sentiment en violences .»
Issu d’une famille sans histoire – un père conducteur de bus, une mère employée dans une maison de retraite –, le jeune adulte a déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires commis le 11 novembre à Toulon. Le tribunal a néanmoins dû s’en tenir à un casier judiciaire vierge au moment des faits du 23 octobre. Dans le cadre de son sursis probatoire, le Toulonnais – qui a exprimé des regrets – devra effectuer un stage de citoyenneté. « Ces stages se déroulent souvent dans des services de police », a prévenu la présidente.