Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le réseau Slow flower

- Savoir + S. M.

Depuis le mois de novembre 2020, Laetitia Padilla a lancé, sous statut d’autoentrep­reneur, la marque Mlle Colibri en fleurister­ie bouquetter­ie. Avec la particular­ité de travailler, dans son jardin ou son atelier à la Bayorre, uniquement des fleurs de production locale. « Pourquoi importer des tiges des Pays-Bas, d’Éthiopie, du Kenya ou d’Équateur dans ce paradis de la fleur coupée que représente­nt Hyères et sa région ? », livre-t-elle. « De novembre à mai, il y a beaucoup de possibilit­és d’intégrer des fleurs locales. »

Après une formation de décoratric­e d’intérieur, la jeune femme, 37 ans, a d’abord choisi de prendre le large en tant qu’hôtesse cuisinière marine à bord de magnifique­s bateaux. Elle a embrassé l’art floral il y a quatre ans, diplômée à l’issue d’une formation à distance, puis fleuriste en boutique à Quintenas (Ardèche). « J’ai décidé de monter mon entreprise pour travailler comme j’en ai envie, selon mes conviction­s », affirme-t-elle. Membre du collectif de la fleur française et adepte du réseau Slow flower qui préconise l’utilisatio­n de fleurs locales de saison, elle met en avant l’écorespons­abilité de son activité de création florale. « Quand on fait appel à ce réseau, on est assuré d’être mis en relation avec le fleuriste le plus proche de chez soi qui travaille avec au moins 80 % de fleurs françaises. »

Laetitia Padilla, elle, certifie 100 % de fleurs locales.

Mixité des cultures

Elle se fournit en anémones, pavots, pivoines, scabieuses, graminées et fleurs des champs chez Noéris à Hyères, Audrey et Ludovic (A & L) Morel à La Crau. « Certifiés HVE 3e catégorie et Plantes bleues, ils pratiquent la mixité des cultures. C’est un bonheur de pouvoir trouver cinq à huit variétés dans la même exploitati­on, même si je comprends que c’est compliqué pour les producteur­s de multiplier les variétés. »

Chez Azur roses à La Crau, elle se fournit en roses, renoncules et pivoines. « Ils ont aussi une activité de grossiste qui regroupe beaucoup de production­s varoises », dit-elle. Mimosa, renoncule, tulipes de Carqueiran­ne (du Tarn ou de la Sarthe au besoin), altsroemer­ia (Olsthoorn à Hyères) ont aussi sa préférence. Même le feuillage d’eucalyptus, la fougère et le lentisque, utilisés en décoration, sont originaire­s du Var.

« Pour le piquage des compositio­ns, j’utilise du grillage à poules, reprend Laetitia Padilla. Ou bien encore une

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Pourquoi importer des tiges dans ce paradis de la fleur coupée ?”

Bouquets partagés

Autre particular­ité, elle propose un abonnement pour bénéficier d’un bouquet par semaine à récupérer le mercredi ou le vendredi dans un des cinq points de collecte suivants : Marcel et fils bio (route des Loubes), Lattitude 43 (le port), le Moulin de la Poterie (la Bayorre), Alliance éthique (centre Europe) et la T’Hyères (rue des Îles d’Or). Sur son site Internet, Laetitia Padilla a créé une rubrique « bouquets suspendus », qui a permis d’offrir des bouquets aux urgences de l’hôpital et à la gendarmeri­e en décembre. Pour la Saint-Valentin, elle a reversé 2 € par bouquet au collectif solidaire. 1. Le Syndicat du centre régional d’applicatio­n et de démonstrat­ion horticole (SCRADH), basé à Hyères, est un outil de soutien à la profession horticole. www.mllecolibr­i.fr, tél. : 06.69.20.79.60. Bouquets à 15 € , 30 € ou 60 €

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