Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Gros coup de pouce aux zones de montagne

- J.-F. R

La montagne est belle, chantait Ferrat, mais… En réunissant hier les assises de la Montagne, Renaud Muselier a décidé d’abonder son plan régional de soutien aux secteurs de montagne, que ce soit les stations de sport d’hiver ou les vallées qui les desservent en aval, de 100 millions d’euros supplément­aires : « Nous sommes proche de la chute de ces secteurs. Il suffit d’une baisse d’activité pour cause de Covid ou d’impact climatique comme nous l’avons connu avec la tempête Alex et c’est toute une vallée qui parfois est menacée. »

C’est peu après l’élection à la présidence de la Région de Christian Estrosi, avant que Renaud Muselier ne reprenne les rênes de la Région Sud, que ce plan Montagne avait été arrêté : « Il était de 100 millions d’euros, fléchés à parité pour les stations et les vallées, nous allons donc le doubler. » Ce coup de pouce, s’inscrit dans un volontaris­me politique global. Les Alpes du Sud représente­nt 65 % du territoire de la région ProvenceAl­pes-Côte d’Azur. Elles sont le deuxième massif de France et dénombrent pas moins de 65 stations et centres de ski. L’ensemble des aides aux zones de Montagne - incluant les Contrat État-Région et les fonds européens - s’élève ainsi à 805 millions d’euros.

La crainte de l’effet domino

Si les dégâts sans exemple provoqués par la Tempête Alex, ainsi que les restrictio­ns sanitaires ayant contraint les stations de sport d’hiver à vivre un hiver blanc, ne sont pas étrangers à cette décision du président de la Région Sud, ils n’en sont pas l’unique raison:« Il faut préparer l’avenir avant qu’il ne soit trop tard. Une zone de montagne est fragile. Il suffit d’un rien pour que l’effet domino fasse son oeuvre. On le sait tous, un médecin qui n’est pas remplacé dans un secteur, des transports qui ne sont plus aussi réguliers, une pharmacie qui ferme et, en cascade, la spirale de la désertific­ation est à craindre. » Loin de jouer les oiseaux de mauvais augure, Renaud Muselier avoue qu’on n’en est pas encore là, mais que la prévention est plus que jamais une urgence : « Je suis médecin, et je sais qu’il n’y a pas de traitement efficace si le diagnostic en amont est mauvais. »

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(Photo Sébastien Botella)

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