Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Blessées aux urgences par un stylo-pistolet à Nice

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

La prise en charge lundi soir aux urgences de l’hôpital Pasteur 2 à Nice de Sofiane B., un jeune homme blessé par balles déposé par des inconnus, a failli tourner au drame. En retirant les vêtements de la victime, un objet cylindriqu­e est tombé au sol. L’infirmière a d’abord cru qu’il s’agissait d’une lampe ou d’un stylo. En le manipulant, un coup de feu est soudain parti. L’infortunée infirmière a été brûlée aux mains par la poudre et blessée aux doigts. L’une de ses collègues a reçu une balle de petit calibre au flanc. Par chance, l’ogive a glissé sur une côte. Une troisième s’est plainte d’acouphènes provoqués par la détonation.

Des blessures finalement sans trop de dommages pour un coup de feu intempesti­f qui a mis en émoi le personnel de l’hôpital. « Deux de nos collègues ont dû subir une opération. Elles sont vraiment sous le choc », confiait hier soir Michel Fuentes, secrétaire général FO du CHU de Nice. Le représenta­nt syndical, a demandé au directeur de l’hôpital la tenue extraordin­aire d’un CHSCT (comité d’hygiène et de sécurité). Dans un communiqué, le syndicat rappelle « qu’en cette période anxiogène et suite à la fermeture de lits en aval, les urgences sont sous tension. De nombreux patients ne peuvent être transférés et sont obligés de séjourner aux urgences durant de longues heures ce qui engendre un climat de stress, d’agressivit­é et d’insécurité. »

Un jeune déjà condamné

Le parquet de Nice a confié l’enquête à la brigade criminelle de la police judiciaire de Nice. Les policiers ont une double tâche. Tout d’abord percer le mystère de la tentative de meurtre dont a été victime Sofiane B. 20 ans, dont le pronostic vital était, hier, toujours engagé. Ce jeune homme du quartier de L’Ariane, est déjà connu de la justice pour divers délits (vol, trafic de stupéfiant­s, extorsion…) Des détonation­s avaient été signalées du côté de l’avenue des Chênes Blancs en début de soirée. Il est probable qu’on puisse les relier aux blessures de la victime, atteinte à l’aine et aux jambes. Sofiane B. se savait, manifestem­ent, menacé puisqu’il portait une arme.

Les enquêteurs devront également vérifier si cette arme peu courante n’a pas été utilisée dans d’autres méfaits. Ces stylos-pistolets, dont les films d’espionnage sont friands, sont interdits en France, ont déjà provoqué des drames. En 2019, un adolescent s’est tué dans le Puy-de-Dôme alors qu’il en manipulait un. En 2016, à Cagnes-sur-Mer lors d’une querelle, un retraité a abattu son voisin avec un stylo-pistolet qu’il dit avoir confection­né lui-même. Il attend d’être jugé par la cour d’assises.

 ?? (Photo AFP) ?? Les stylos-pistolets sont des armes létales interdites en France. Ils tirent des balles de petit calibre.
(Photo AFP) Les stylos-pistolets sont des armes létales interdites en France. Ils tirent des balles de petit calibre.

Newspapers in French

Newspapers from France