Un espoir nommé vaccin
Le Carnaval n’aura pas lieu en février à Nice. Les confettis ne voleront pas sur la place Masséna. Les cris, les rires, les corsos, ce sera pour plus tard. Sa Majesté de carton-pâte, le roi des Animaux, ne sera pas brûlée, comme elle l’est toujours à la fin de son règne de quinze jours, au large de la promenade des Anglais. Tristes fêtes, occultées par le voyage à Nice du ministre de la Santé, qui en voit de toutes les couleurs depuis un an et qui, pourtant, sur les images des journaux télévisés, semblait, dimanche soir, particulièrement abattu.
Au-delà de la situation de Nice et des Alpes-Maritimes, bien des angoisses subsistent. La première, tous les Français, qui suivent, jour après jour les mouvements parfois incompréhensibles de la Covid, à Nice, bien sûr, mais aussi à Dunkerque et à Metz, l’éprouvent, même s’ils restent assez droits dans la tourmente. La forte contagion des infections, le haut taux d’incidence, le nombre de morts et de réanimation ne font-ils qu’un passage dévastateur dans certaines villes aujourd’hui, ou bien sont-ils en passe d’exploser partout en France, dans quelques jours ? La situation de Nice sera-t-elle, demain, après-demain, celle de la plus grande partie de la France ? Faut-il prendre des mesures spécifiques, libérer certains départements moins touchés que les autres, ou presque, et, au contraire, confiner ceux qui sont lourdement atteints ? Une France à plusieurs vitesses naitrait de ces différences vis-à-vis du virus.
Mais il y a, en même temps, tant de contradictions dans les informations : les courbes surveillées comme le lait sur le feu par des centaines d’experts semblent parfois décroître, pour remonter quelques jours plus tard. « La tendance des derniers jours n’est pas bonne », a signalé, dimanche Olivier Véran. D’autres pays, comme l’Angleterre, pourtant durement atteinte par le variant du virus qui porte son nom depuis plusieurs semaines, se met au contraire, à déconfiner à tout va, tandis que les bistrots se sont ouverts à Milan.
Que croire ? On risquerait de perdre pied, vraiment, moralement et psychologiquement, si n’existait pas l’espoir des vaccins. L’exemple d’Israël est déjà une bonne nouvelle : la vie reprend progressivement après que la moitié de ses millions de citoyens a été vaccinée. La fin du cauchemar est-il au bout d’une aiguille ?
« La situation de Nice sera-t-elle, demain, après-demain, celle de la plus grande partie de la France ? »