Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un espoir nommé vaccin

- de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

Le Carnaval n’aura pas lieu en février à Nice. Les confettis ne voleront pas sur la place Masséna. Les cris, les rires, les corsos, ce sera pour plus tard. Sa Majesté de carton-pâte, le roi des Animaux, ne sera pas brûlée, comme elle l’est toujours à la fin de son règne de quinze jours, au large de la promenade des Anglais. Tristes fêtes, occultées par le voyage à Nice du ministre de la Santé, qui en voit de toutes les couleurs depuis un an et qui, pourtant, sur les images des journaux télévisés, semblait, dimanche soir, particuliè­rement abattu.

Au-delà de la situation de Nice et des Alpes-Maritimes, bien des angoisses subsistent. La première, tous les Français, qui suivent, jour après jour les mouvements parfois incompréhe­nsibles de la Covid, à Nice, bien sûr, mais aussi à Dunkerque et à Metz, l’éprouvent, même s’ils restent assez droits dans la tourmente. La forte contagion des infections, le haut taux d’incidence, le nombre de morts et de réanimatio­n ne font-ils qu’un passage dévastateu­r dans certaines villes aujourd’hui, ou bien sont-ils en passe d’exploser partout en France, dans quelques jours ? La situation de Nice sera-t-elle, demain, après-demain, celle de la plus grande partie de la France ? Faut-il prendre des mesures spécifique­s, libérer certains départemen­ts moins touchés que les autres, ou presque, et, au contraire, confiner ceux qui sont lourdement atteints ? Une France à plusieurs vitesses naitrait de ces différence­s vis-à-vis du virus.

Mais il y a, en même temps, tant de contradict­ions dans les informatio­ns : les courbes surveillée­s comme le lait sur le feu par des centaines d’experts semblent parfois décroître, pour remonter quelques jours plus tard. « La tendance des derniers jours n’est pas bonne », a signalé, dimanche Olivier Véran. D’autres pays, comme l’Angleterre, pourtant durement atteinte par le variant du virus qui porte son nom depuis plusieurs semaines, se met au contraire, à déconfiner à tout va, tandis que les bistrots se sont ouverts à Milan.

Que croire ? On risquerait de perdre pied, vraiment, moralement et psychologi­quement, si n’existait pas l’espoir des vaccins. L’exemple d’Israël est déjà une bonne nouvelle : la vie reprend progressiv­ement après que la moitié de ses  millions de citoyens a été vaccinée. La fin du cauchemar est-il au bout d’une aiguille ?

« La situation de Nice sera-t-elle, demain, après-demain, celle de la plus grande partie de la France ? »

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