Alger : retour des étudiants dans la rue pour les deux ans du Hirak
Plusieurs dizaines d’étudiants ont manifesté, hier, à Alger contre le pouvoir et pour la liberté de la presse malgré l’interdiction des rassemblements et une imposante présence policière, au lendemain d’importantes protestations à l’occasion du deuxième anniversaire du mouvement de contestation du Hirak [photo AFP].
Avant l’interruption des marches hebdomadaires du Hirak en mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, les étudiants avaient pour habitude de défiler chaque mardi.
Dès les premières heures de la journée, des camions de la police ont pris position à proximité des principales places du centre de la capitale, notamment la place des Martyrs, au pied de la célèbre Casbah, qui était le point de départ de la marche hebdomadaire des étudiants.
Malgré les cordons policiers, des dizaines d’étudiants et de militants ont réussi à parcourir quelques centaines de mètres jusqu’au théâtre national, aux cris de « Nous sommes des étudiants et pas des terroristes » ,« Pour une presse libre et une justice indépendante » ou encore « Algérie libre et démocratique », selon des journalistes de l’Agence France Presse (AFP) sur place..
La progression de la marche a été stoppée près de la Faculté centrale d’Alger.
La police a ensuite évacué les manifestants vers une station de bus réservée aux étudiants avant de les forcer à quitter le centre-ville.
De brèves échauffourées ont eu lieu après que des policiers ont tenté de repousser les étudiants, selon un journaliste de l’AFP sur place, qui a vu deux personnes interpellées.
Le Front des forces socialistes, doyen des partis d’opposition, a fustigé « l’immobilisme destructeur » du régime. « Le contexte politique national ne peut plus supporter d’autres dérives autoritaires et d’autres échecs. » Déclenché le 22 février 2019, le Hirak, mouvement pacifique de protestation inédit en Algérie, a poussé le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, à la démission deux mois plus tard après avoir été lâché par l’armée, le pilier du régime.