Un défi humain... et financier
Mobilisé dans la crise sanitaire avec les équipes du centre hospitalier intercommunal, le directeur Michel Perrot maintient le cap malgré les interrogations financières
Les personnels de santé sont épuisés, mais plus que jamais mobilisés face à une pandémie qui s’inscrit malheureusement dans la durée.
Sur le front depuis presque un an, les équipes du Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (CHITS) qui travaillent en lien étroit avec le personnel de l’hôpital général de Hyères ne lâchent rien. Si Michel Perrot, directeur depuis 2007 s’apprête à prendre sa retraite après 36 ans passés à la tête de différents établissements de santé, il n’en reste pas moins « mobilisé » avec ses équipes, pour maintenir à flot le navire amiral de la flotte hospitalière du Var. Et ce, sans renoncer ni aux projets ni aux investissements.
Comment l’hôpital a-t-il amorcé cette année ?
Le personnel est sur le pont depuis des mois. Nous avions espéré une sortie rapide de la crise. Malheureusement, depuis mars , l’épidémie dure. Cela est évidemment très difficile pour nos équipes. On a heureusement construit un hôpital solide avec un personnel de qualité qui s’est et s’investit beaucoup. Sans cette base, nous n’aurions pas pu faire face. L’hôpital était et est là pour tenir le choc.
L’hôpital de Hyères est également largement mobilisé...
Il apporte une contribution très importante au fonctionnement du dispositif. Le personnel de l’unité de soins continus de Hyères – infirmiers et aides soignants – est depuis plusieurs mois affecté à l’hôpital SainteMusse en soutien au service de réanimation.
Je tiens aussi à souligner l’organisation des chirurgiens de Toulon et de Hyères de façon à utiliser au mieux les équipements de blocs opératoires de chacun des sites. On a travaillé ensemble pour faire face à la crise qui est difficile parce qu’elle est longue.
Le personnel malgré la fatigue est toujours aussi impliqué...
Je tiens à saluer les personnels d’exception qui font face à la crise et à toutes les contraintes que cela impose avec des missions qui dépassaient, parfois, ce qu’ils avaient l’habitude de faire. La mobilisation a été à tous les niveaux, notamment à celui du service de réanimation, des unités Covid ou encore les urgences.
Dès les premiers jours, le laboratoire a assuré des tests en grand nombre, et pas que pour Sainte-Musse. On a mis en place une politique de test avec le camion mobile dans tout le Var.
Les personnels sont-ils suffisamment renforcés ?
En plus de nos effectifs, nous avons personnes en renfort qui sont en soutien Covid ( personnes venant de l’extérieur,
personnes de l’hôpital de Hyères, et personnes redéployées dans les services).
Nous cherchons encore à recruter du personnel infirmier et aidesoignant. La direction des ressources humaines centralise les candidatures, ce qui nous permet d’avoir une meilleure vision de nos renforts.
Avez-vous du mal à recruter ?
Tous les établissements hospitaliers, cliniques et Ehpad cherchent et ont besoin de renforts. Il y a de fait plus d’offres d’emploi en personnel soignant que de demandes. Mais nous essayons de répondre aux besoins.
N’était-ce pas un signe de découragement des personnels soignants ?
La démobilisation n’est vraiment pas dans l’ADN des personnels soignants. On peut toujours nous accuser de tout, de dépenser trop d’argent, mais derrière, il reste les valeurs de l’hôpital public.
Le personnel est-il accompagné et soutenu ?
Comme nous l’avions fait lors de la première vague, nous avons mis en place une cellule psychologique auprès des équipes grâce aux personnels de psychiatrie. Le contexte fait que c’est très compliqué pour les personnels. Outre le fait qu’il y ait moins de possibilités de se détendre, il y a le poids des soins lourds dans le cadre de la prise en charge, et l’épée de Damoclès de la contamination. Puis, il n’y a pas, pour le moment, trop de perspectives de sortie, si ce n’est le vaccin. Tous nos espoirs reposent sur la campagne de vaccination.
Pourtant, des personnels ont des réticences...
Au CHITS, personnels sur les sont déjà vaccinés. Mais il reste encore des réticences, notamment chez les plus jeunes qui s’estiment être un peu à l’abri, ce qui n’est pas vraiment le cas.
Il y a toujours eu une réserve à l’égard de la vaccination.
Vous l’expliquez ?
La question ne se pose pas sur la nocivité du vaccin, mais sur son efficacité, notamment interpellée par les variants.
“Plus d’offres de soignants que de demandes” “Tous nos espoirs reposent sur la vaccination ”