Un cyber-trafic de stups déjoué dans l’ouest-Var
Deux anciens détenus, libérés à la faveur de la crise sanitaire en 2020, ont de nouveau été condamnés, avec un complice, pour trafic de stupéfiants
rois jeunes Varois ont été condamnés, ce mercredi à Toulon, à des peines comprises entre un an et trois ans de prison ferme pour leur implication dans un trafic de stupéfiants dans l’ouestVar. La vente de résine et d’herbe de cannabis s’effectuait via le réseau social Snapchat. Les consommateurs étaient livrés dans l’aire toulonnaise jusqu’à Sanary.
Un dossier inhabituel pour le tribunal correctionnel de Toulon, rompu à des affaires de deal plus classiques…
En flagrant délit de livraison
Le dealer, âgé de 19 ans, et son « chauffeur-livreur », 21 ans, ont été interpellés en flagrant délit le 13 janvier 2021 alors qu’ils s’apprêtaient à honorer une commande passée sur le réseau.
Les investigations ont permis d’identifier et d’interpeller un troisième complice, âgé de 22 ans, domicilié à Six-Fours, dans un appartement financé par une association qui vient en aide aux personnes qui sortent de prison. Il avait été condamné en février 2019 à dix-huit mois de détention, déjà pour un trafic de stupéfiants. « Comment se faitil que vous soyez sorti aussi vite ? », l’a interrogé le tribunal. « C’est grâce à la Covid ! »
Des « goodies » dans le placard
Dans son logement (qu’il partageait avec le dealeur de 19 ans), les policiers ont notamment saisi un sac rempli de briquets utilisés comme « objets de fidélisation » mais aucune quantité significative de stupéfiants.
C’est surtout l’examen des téléphones portables des mis en cause qui a permis de confondre les suspects, avec plusieurs photos compromettantes : savonnette de résine de cannabis, billets de banque…
Et même la vidéo d’un « parachutage », où des « boules » contenant alcool, téléphones et autres produits stupéfiants, sont jetées pardessus le mur de la prison de La Farlède…
« Qui a dit que l’argent sale ne paie pas ? », fait mine de s’interroger « le logeur » sur l’un des clichés exhumés.
Des peines complémentaires
Celui-ci a démenti avoir eu connaissance du trafic assumé par le dealer qu’il hébergeait à titre amical (lui aussi est sorti de prison en 2020 après une première condamnation en mars). « Il ne dit pas qu’il ne savait pas, il dit qu’il n’a pas voulu savoir », a nuancé son avocate Me Margaux Albertini.
Me Charlotte Barriol a quant à elle fait le portrait d’un revendeur sans envergure, qui n’a pas cherché à nier sa responsabilité. Il a reconnu s’être approvisionné à Marseille, depuis la mi-décembre, à hauteur de 400 grammes par semaine. Le chauffeur-livreur était seulement poursuivi pour complicité. « Il a traversé la rue et il a trouvé du travail », a ironisé le procureur.
Le tribunal a ordonné la confiscation de son véhicule. Les deux autres prévenus ont été maintenus en détention, pour deux et trois ans, et sont visés par une interdiction de se rendre dans le Var pendant 5 ans.